Carte géologique de Mayotte
© BRGM
Mayotte est le 101e département français depuis le 1er avril 2011. Sur cette île de petite taille (374 km2) de l’océan Indien qui compte 279 000 habitants, l’important développement économique et démographique engendre une pression de plus en plus forte sur l’environnement et les ressources naturelles.
Depuis plus de vingt ans, le BRGM a recueilli une grande quantité d’informations sur la géologie, l’hydrogéologie et les risques naturels, permettant ainsi d’aider à la mise en place d’une politique d’aménagement du territoire rendue indispensable par la très forte démographie de l’île. Il travaille avec les collectivités, services de l’État ou entreprises privées afin d’apporter des réponses opérationnelles aux questions du territoire. Ses missions concernent l’acquisition de connaissances, le diagnostic, l’expertise, la création d’outil de gestion et d’aide à la décision, la capitalisation et valorisation des données sur des questions liées aux eaux souterraines, aux risques naturels, à la géothermie, aux matériaux, à la gestion des déchets, aux sites et sols pollués et à l’économie circulaire.
Ces interventions s’appuient sur les expériences acquises depuis de nombreuses années en matière d’appui aux politiques publiques, mais également sur des travaux de recherche et de développement.
Partenaires
- Services de l’État : Préfecture (SGAR, SIDPC), DEAL, ARS, DAAF, ADEME, Conservatoire du littoral, OFB.
- Collectivités : Département, Syndicat des eaux (SMEAM), Communautés d’agglomération et communes.
- Mais aussi : le Parc Naturel Marin de Mayotte (PNMM), la Société Immobilière de Mayotte (SIM), l’Agence Française de Developpement (AFD), le secteur privé.
Informations pratiques
Pour aller plus loin
Quoi de neuf à Mayotte ?
Forage d'eau Dapani F2.
© BRGM
Gestion des eaux souterraines : protection et gestion durable
À Mayotte, où les ressources en eau superficielle sont largement exploitées, les eaux souterraines représentent une ressource complémentaire mieux répartie sur le territoire et moins vulnérables aux pollutions.
Le département de Mayotte en raison d’une augmentation croissante de la consommation en eau (+25 % entre 2013 et 2017) et des aléas météorologiques connait régulièrement des périodes de crise. Le BRGM a été missionné pour apporter une aide scientifique et technique et son expertise géologique, géophysique et hydrogéologique dans le cadre de la recherche, de l’exploitation, de la protection et du suivi quantitatif et qualitatif des eaux souterraines.
Géophysique héliportée : mesures du magnétisme de Mayotte, dans le cadre du projet GéoMayotte.
© BRGM
Géologie et connaissance du sous-sol : cartographie et accompagnement des acteurs
Améliorer la connaissance géologique permet de répondre à des besoins sociétaux concrets (exploitation des ressources minérales, gestion des eaux souterraines, risques naturels).
Le BRGM a réalisé la carte géologique de l’île et une campagne de géophysique héliportée (“GéoMayotte”) qui a permis d’élaborer une infrastructure de données régionales. Celleci permet par exemple d’identifier des zones potentielles de ressources minérales, de ressources en eau souterraine, des zones vulnérables aux mouvements de terrain ou des zones sensibles à un risque d’intrusion saline.
Au premier plan : plage de sable blanc partiellement recouverte de blocs de basalte noir. En arrière plan : lagon de Mayotte dans lequel se jette le dôme coulée de Saziley appelé la tête de crocodile (Mayotte, 2011).
© BRGM - Nicolas Ollivaud
Risques et aménagement du territoire
Connaissance et prévention des environnements côtiers
L’augmentation démographique que connaît l’île génère une pression de plus en plus forte sur le territoire et plus particulièrement sur les zones côtières (érosion, submersion marine, protection des populations et des infrastructures…). L’objectif est de mieux connaître les environnements côtiers pour mieux s’adapter face aux risques littoraux.
Le BRGM conduit plusieurs projets de recherche qui visent la prévention des risques côtiers. Simulation des houles cycloniques et leurs effets, cartographie de l’aléa “recul du trait de côte sur le littoral de Mayotte”, dans le cadre de l’élaboration des PPRL (Plan de protection des risques littoraux) des communes littorales , suivi morphologique des plages.
Inondation avec glissement de terrain à Mayotte.
© BRGM
Aléas liés aux contextes morphologique, géologique et climatique
Dans les contextes géologiques, morphologiques et climatiques particuliers de Mayotte, les différents projets d’aménagement de l’île sont fortement exposés aux différents aléas naturels autres que littoraux : glissements de terrain, effondrements, chutes de blocs, érosion, inondations, sismicité.
Très impliqué aux côtés des services de l’État et des collectivités, le BRGM travaille à l’amélioration des connaissances, en particulier avec la cartographie des aléas naturels et la réalisation des premiers PPRN (Plans de prévention des risques naturels). Le BRGM travaille également depuis 2015 à la Lutte contre l’Érosion des Sols et l’Envasement du Lagon à Mayotte (Projet LESELAM). Le BRGM fait parti du Revosima (RÉseau de surveillance VOlcanologique et SIsmique de MAyotte) et participe au suivi scientifique du phénomène sismo-volcanique apparu en 2018, notamment à la surveillance et à l’information sur les séismes ressentis, à la réalisation de missions océanographiques et aux missions de mesures géophysiques (sismique réfraction, magneto-tellurie...). Il réalise en outre la cartographie de l’aléa sismique local et l’évaluation de la vulnérabilité des bâtiments à cet aléa.
Mesures géophysiques électromagnétiques en 2019 à Petite Terre (Mayotte) à terre.
© Pascal Tarits, Université de Brest Occidentale/IMAGIR/MAPPEM
Transition énergétique et espace souterrain : le développement de la géothermie
La géothermie, énergie inscrite dans la volonté de transition écologique et énergétique territoriale, est une alternative intéressante pour Mayotte. Les études du potentiel géothermique profond se poursuivent afin de finaliser la faisabilité d’exploitation d’un fort potentiel haute enthalpie dans la zone de Petite-Terre.
