Afin d’anticiper les travaux à réaliser avant toute modification de l’urbanisme en centre-ville, Limoges Métropole a décidé, en 2017, de faire réaliser un inventaire des cavités souterraines connues, associé à une prospection géophysique sur les zones du centre-ville historique.
15 octobre 2021
Campagne microgravimétrique à Limoges (Haute-Vienne, 2017).

Campagne microgravimétrique à Limoges (Haute-Vienne, 2017). 

© BRGM

Le besoin

En 2016, lors de travaux en centre-ville de Limoges Métropole, une cinquantaine de cavités, dont certaines n’étaient pas connues, a été mise à jour. Afin d’anticiper et adapter les travaux à réaliser avant toute action d’aménagement en centre-ville, Limoges Métropole a souhaité disposer d’un inventaire le plus exhaustif possible des vides dont la présence est susceptible d’avoir un impact sur la gestion du domaine public.

Accès par escalier dans une cavité de Limoges (Haute-Vienne, 2019).

Accès par escalier dans une cavité de Limoges (Haute-Vienne, 2019).

© BRGM

Les résultats

La méthodologie mise en œuvre pour la réalisation de l’inventaire s’est basée sur deux approches complémentaires :

  • le recueil et la compilation de données existantes,
  • la collecte de nouvelles données par méthode géophysique (microgravimétrie).

Le recueil des données existantes s’est effectué par collecte auprès d’établissements, organismes et associations, par enquête auprès des habitants du centre historique et par visites de terrain. L’association ArchéA, qui œuvre à la connaissance des cavités souterraines depuis les années 1980, a participé activement à cette étude.

La campagne microgravimétrique s’est appuyée sur plus de 7 000 points de mesure. L’anomalie microgravimétrique résiduelle a ensuite été corrigée de l’effet des cavités connues, ce qui a permis finalement de mettre en évidence 416 apex (points anomaliques) négatifs.

La synthèse et la numérisation de toutes les données collectées a permis d’identifier 801 cavités souterraines, parmi lesquelles seulement 160 étaient répertoriées dans la base de données nationale des cavités souterraines au lancement du projet. Les résultats ont été remis sous la forme d’une base de données contenant l’ensemble des informations recueillies sur les cavités, complétée de la couche-résultat de la microgravimétrie, mettant en évidence les secteurs à anomalies. Pour chaque type d’apex, des recommandations spécifiques ont été formulées, en fonction du niveau de connaissance disponible sur l’origine des anomalies concernées.

L’utilisation

Le travail réalisé dans le cadre de cette étude a permis d’élaborer un outil d’aide à la décision pour la collectivité, avec une nette amélioration de la connaissance de la présence et de la répartition des cavités souterraines sur le territoire de Limoges.

Campagne microgravimétrique à Limoges (Haute-Vienne, 2017).

Limoges a été creusé au fil des siècles pour faire des souterrains de stockage alimentaire, de façon un peu anarchique. Le travail du BRGM va nous permettre d’anticiper et d’éviter un certain nombre de problèmes lors d’opérations d’urbanisme. Il nous a permis d’améliorer considérablement notre connaissance du terrain et de disposer d’un maximum d’informations, grâce à une banque de données qui renseigne notamment les contacts, les types de visite qu’ils ont pu faire, la superficie, etc. C’est très riche !

François Montazeau, chargé du suivi des cavités au service de maîtrise d’ouvrage, Limoges Métropole

Les partenaires

  • Limoges Métropole, Ville de Limoges
  • DRAC
  • Association ArchéA