Afin d’améliorer les connaissances sur les ressources disponibles sur le territoire de la Métropole du Grand Paris, et ainsi favoriser le développement de la géothermie de surface, le BRGM a réalisé une estimation du potentiel de la géothermie de surface (de 0 à 200 m de profondeur), qui a suscité de nombreux échos dans la presse.
5 avril 2024
Contribution de la géothermie de surface au remplacement du gaz après avoir donné priorité aux réseaux de chaleur actuels avec extension de 50 m sur l’ensemble des 2861 mailles IRIS de la métropole (2012).

Contribution de la géothermie de surface au remplacement du gaz après avoir donné priorité aux réseaux de chaleur actuels avec extension de 50 m sur l’ensemble des 2861 mailles IRIS de la métropole (2012).

© BRGM

Le besoin

La Métropole du Grand Paris souhaitait affiner la connaissance du potentiel de la géothermie de surface sur son territoire en allant au-delà des cartes de ressources géothermales disponibles sur l’ensemble de la région Ile-de-France. Pour ce faire, les connaissances des aquifères peu profonds (Lutétien, Yprésien-Cuisien et Craie) ont été mises à jour. Les ressources géothermales ont ensuite été croisées avec le foncier disponible pour l’implantation des forages afin d’évaluer la quantité d’énergie qui pourrait être exploitée pour la production de chauffage, eau chaude sanitaire, et de rafraîchissement. Les besoins thermiques ont été estimés par un bureau d’étude, mandaté par la Métropole du Grand Paris, sur l’ensemble des plus de 500 000 parcelles cadastrales contenues dans la métropole. Les résultats ont été agrégés et restitués à différentes échelles, sur chacune des 2 861 mailles IRIS (entités définies par l’Insee), des 131 communes et des 12 Etablissements Publics Territoriaux couvrant la Métropole du Grand Paris.

Les résultats

Pour chacune des trois échelles de restitution, les cartes produites représentent différents niveaux de potentiel géothermique obtenus en ajoutant des contraintes successives : en premier lieu les ressources géothermales et le foncier disponible, puis la présence d’un chauffage central dans les bâtiments (dans ce cas, une pompe à chaleur géothermique peut assez facilement se substituer à une chaufferie, sans nécessiter d’intervention dans les espaces de vie), et enfin la présence d’un réseau de chaleur à proximité du bâtiment (dans ce cas, la priorité doit être donnée au raccordement au réseau de chaleur). La consommation annuelle d’énergie thermique étant estimée à 50,94 TWh, il s’avère que, d’après les estimations, la géothermie de surface pourrait en couvrir 58 % et, afin de décarboner la production de chaleur, remplacer environ 25 % des consommations de chauffage au gaz, après avoir privilégié le raccordement aux réseaux de chaleur existants.

L’utilisation

Actuellement diffusées dans l’espace cartographique du site de la Métropole du Grand Paris, les cartes produites permettront de faciliter le déploiement de la géothermie de surface sur le territoire de la Métropole.

Les partenaires

  • Métropole du Grand Paris
Paris vu du ciel. 

Cette étude démontre le potentiel extraordinaire de la géothermie de surface. Et il convient désormais d’utiliser le détail de la cartographie par commune pour développer des projets là où c’est pertinent. Le potentiel est d’ailleurs plus important à mesure qu’on s’éloigne du centre de la Métropole, qui est plus dense et plus doté en réseaux de chaleur. Pour cela, les collectivités peuvent compter sur le soutien financier de la Métropole, en complément des apports de l’ADEME et de la Région.

Daniel Guiraud, vice-président de la Métropole du Grand Paris, chargé de la transition écologique, qualité de l’air et développement des réseaux énergétiques