Afin d’améliorer le suivi de la frange littorale en Occitanie, le BRGM, en partenariat avec la DREAL Occitanie, a évalué la pertinence de l’utilisation de systèmes de caméras publiques, en particulier lors de tempêtes.
12 octobre 2022

Le besoin

L’absence de connaissance continue et homogène de la vulnérabilité du littoral aux phénomènes d’érosion et submersion marine pendant les tempêtes constitue un obstacle à la mise en œuvre d’actions de prévention et de communication sur les risques et à la bonne prise en compte de ces phénomènes dans les politiques publiques en matière d’aménagement du territoire. Pour répondre à cette problématique, le BRGM a proposé d’évaluer la pertinence des systèmes de caméras publiques pour le suivi du littoral et notamment pour mieux caractériser l’impact des tempêtes. Ces dispositifs peuvent en effet permettre d’accroitre les observations réalisées, mais surtout d’obtenir des informations systématiques et répétées sur les impacts des tempêtes pouvant permettre d’éditer des bulletins automatiques post-tempêtes ou des analyses temps réel afin d’améliorer la gestion de ces périodes de crise. Cette étude s’inscrit en pleine cohérence avec les travaux du Réseau Tempête d’Occitanie, réseau partenarial à l’échelle régionale d’organismes volontaires et impliqués dans la surveillance des tempêtes et le suivi de leurs impacts, qui prévoit le développement d’outils de consultation plus adaptés et l'analyse des événements.

Les résultats

Un bilan des dispositifs existants dans la région (plus de 20 sites recensés) et de leur potentiel en termes de suivi du littoral, puis le développement d’outils automatiques de récupération et d’interfaces semi-automatiques de traitement des images (rectification, géoréférencement) ont permis d’évaluer 12 caméras publiques, répondant aux critères d’observation du littoral. L’analyse avait pour objectif d’estimer la capacité à produire, à partir des images des systèmes vidéos concernés, des indicateurs de suivis plus ou moins complexes, aussi bien qualitatifs comme par exemple l’image au pic de la tempête que plus quantitatifs : pourcentage de plage submergée, largeur de plage submergée et/ou érodée, niveau maximal atteint par les eaux, voire même la mesure de conditions physiques (hauteur de vagues) ou la production de bathymétries.

Les outils développés ont été utilisés pour effectuer une analyse des événements tempétueux de l’hiver 2020-2021 et de leurs impacts. Deux événements ont été particulièrement analysés en s’appuyant sur les dispositifs vidéo identifiés: la tempête Hortense de février 2021 et la tempête de novembre 2020. Les résultats indiquent que la quasi-totalité des caméras publiques testées permet de produire des indicateurs qualitatifs ou simples, et environ 60 % des caméras permettent de produire, moyennant un traitement plus important, des indicateurs quantitatifs. La quantité d’observations produite complète de manière très significative les observations de terrain et permet à elle seule, via le traitement et la capitalisation des données en quasi-temps réel, d’estimer précisément les impacts des tempêtes marines en termes de submersion, d’érosion côtière et parfois de dégâts en période de crise ou post-crise immédiate.

L’utilisation

Cette étude a permis de mettre en évidence la pertinence de l’utilisation d’un réseau de webcams publiques à des fins scientifiques. Le traitement et la capitalisation des données en temps quasi-réel permettent d’envisager une utilisation en période de crise ou post-crise immédiate pour évaluer les secteurs impactés et potentiellement inaccessibles et estimer en conséquence les actions éventuelles de gestion à mettre en place. L’intégration des produits d’imagerie issue de ces caméras dans un bulletin automatique « à chaud » produit juste après une tempête a notamment été testée. Ce bulletin comprend les informations relatives au forçage de la tempête et à ses impacts en temps quasi-réel, à partir des informations de terrain des partenaires du réseau Tempête et de ces caméras publiques.

La plus-value de l’utilisation de ces systèmes réside également dans la quantité d’indicateurs physiques qui peuvent être produits a posteriori et qui ne sont aujourd’hui pas disponibles. La mise à disposition de ces produits dérivés ouvre ainsi de grandes opportunités pour le suivi et l’anticipation des événements.

Les partenaires

  • DREAL Occitanie