Pour pallier le manque de connaissance et améliorer la prévention et la prise en compte des risques gravitaires dans l’aménagement du territoire, la DDTM de l’Hérault et le BRGM se sont chargés de réaliser une cartographie de l’aléa mouvements de terrain du département à l’échelle du 1/50 000e. Les phénomènes pris en compte dans cette cartographie incluent les glissements de terrain, les chutes de blocs et éboulements, les affaissements et effondrements de cavités souterraines.
21 octobre 2021
Cartographie de l’aléa glissement de terrain.

Cartographie de l’aléa glissement de terrain.

© BRGM

Le besoin

L’absence de connaissance continue et homogène de la susceptibilité aux mouvements de terrain sur le département de l’Hérault constitue un obstacle à la mise en œuvre d’actions de prévention et de communication sur les risques naturels et à la bonne prise en compte de ces phénomènes dans les politiques publiques en matière d’aménagement du territoire. C’est pour y remédier que la DDTM de l’Hérault a sollicité le BRGM afin de cartographier l’aléa mouvements de terrain du département.

Les résultats

Les méthodes d’analyses dépendent du type de phénomène considéré et s’appuient sur la connaissance évènementielle. A ce titre, un inventaire des mouvements de terrains a été mené dans le département. Au final, ce sont 805 évènements qui ont été recensés et caractérisés. Ces données ont permis de définir la typologie des mouvements de terrain sur le territoire, préalable fondamental à la cartographie des aléas.

La cartographie des aléas par phénomène a ensuite été réalisée à partir des retours d’expérience des données évènementielles, de l’expertise géologique régionale et d’outils d’aide à la cartographie (rupture de glissements de terrain, propagation de chutes de blocs en versant, …). Basées sur des visites de terrain et des traitements cartographiques (SIG), les approches déployées sont adaptées aux données disponibles :

  • analyse quantitative, fondée sur la théorie de l’évidence, privilégiée pour les phénomènes de glissement de terrain ;
  • approche pseudo-quantitative, pour les chutes de blocs, à partir d’expertises géologiques pour le regroupement de faciès de comportement semblable et de données statistiques pour la définition et la spatialisation des critères de rupture ;
  • approche pseudo-quantitative (méthode de scoring), pour les effondrements de cavités, sur la base de la connaissance des cavités et mouvements historiques associés.

Les facteurs intégrés incluent la géologie (lithologie, stratigraphie et contexte structural), la morphologie et l’occupation du sol (pente des terrains, forme des versants, présence de zones rocheuses). L’intensité des phénomènes est prise en compte dans les analyses. L’aléa « calculé » intègre l’occurrence probable d’un phénomène de référence, décrit par son intensité notamment. L’analyse menée pour les glissements est plus aboutie puisque plusieurs scénarios de référence sont proposés, puis combinés, pour représenter l’aléa.

Synthèse communale de l’aléa « mouvements de terrain » sur le département de l’Hérault.

Synthèse communale de l’aléa « mouvements de terrain » sur le département de l’Hérault. 

© BRGM - B. Colas

L’utilisation

Les cartes par phénomène sont présentées à l’échelle 1/50 000e, pertinente pour favoriser l’information préventive à l’échelle communale. Enfin une pré-analyse de risque est proposée en croisant spatialement les zones bâties et les zones d’aléa définies. La synthèse des résultats est réalisée à l’échelle communale, pour chaque phénomène puis pour l’ensemble des phénomènes considérés. Cette analyse permet de hiérarchiser le risque à l’échelle du département et d’identifier des bassins de risque. A terme, ce type d’approche doit servir de base à la réalisation de cartographies à plus grande échelle, pour assurer le Porter à Connaissance vers les communes.

Les partenaires

  • DDTM de l’Hérault