Malgré une année 2020 exceptionnelle marquée par le contexte sanitaire lié au COVID 19, le département Prévention et sécurité minière du BRGM a su poursuivre sa mission de surveillance récurrente des installations minières. Il a pu lancer et suivre les travaux importants programmés, tels que les travaux de restauration de l’étanchéité du stockage de Montredon dans la Vallée de l’Orbiel.
14 septembre 2021
Travaux de couverture du stockage de Montredon.

Travaux de couverture du stockage de Montredon.

© BRGM

Après les inondations spectaculaires et destructrices d’octobre 2018 qui ont touché la vallée de l’Orbiel, dans l’Aude, la question s’est posée du renforcement des mesures de gestion de la pollution issue des anciens sites miniers et industriels de Salsigne, longtemps la principale mine d’or de France, fermée en 2004. 

En effet, la crue a été aux yeux de nombreux habitants du secteur révélatrice d’une activité minière et industrielle historique, souvent méconnue ; il subsiste notamment des matériaux pollués, dont la totalité n’est pas confinée. La catastrophe a entraîné des déplacements de sédiments et des érosions de sols, et provoqué une modification de la distribution de la pollution, déjà présente mais pour l’essentiel bien contenue hors des cours d’eau.

Sécuriser les anciens stockages

Dans le cadre de sa mission, inscrite dans son cœur de métier, le BRGM, gestionnaire pour le compte de l’État des sites miniers en France, s’est livré à une surveillance renforcée des sols, des nappes souterraines, des eaux superficielles et des poussières. À cette occasion, la gestion des sites miniers de la vallée a véritablement pris une nouvelle dimension. Des opérations ambitieuses ont été lancées dans le cadre d’un plan d’action établi par la préfecture de l’Aude, sous la supervision du Comité de suivi de site. 

Suivi renforcé de la pollution, travaux pour sécuriser les anciens stockages, rétablissement des réseaux hydrauliques et restauration de digues ont été réalisés en urgence après les inondations. Des actions pilotées par le DPSM (Département prévention et sécurité minière du BRGM) avec l’aide scientifique et technique d’autres services thématiques comme la DEPA (Direction de l’eau, de l’environnement et des procédés et analyses) et la DGR (Direction des géoressources) ont aussi été engagées : une étude technico-économique de gestion de la pollution dans la vallée du Grésillou, affluent de l’Orbiel, ou la quantification de poussières potentiellement contaminées. 

En parallèle, un premier fond géochimique du district minier a pu être établi, et des travaux ont été entrepris pour le rétablissement de l’étanchéité d’un vaste stockage de résidus de traitement d’environ un million de mètres cube (budget : plus de cinq millions d’euros). 

Ces différentes actions visent à renforcer la maîtrise des impacts de ce site particulièrement complexe de par son historique et ses caractéristiques techniques, dans un contexte de changement climatique qui entraîne des événements plus violents et plus fréquents. Dans un tel contexte, la bonne synergie entre les services de l’État, en concertation avec les différentes parties prenantes (élus locaux, riverains, chercheurs…) par le biais notamment de la Commission de suivi de site, est essentielle pour identifier et mettre en œuvre des mesures de gestion efficaces et pérennes sur le temps long.