Destiné à lutter contre les "diamants de sang", le Processus de Kimberley exige des pays producteurs transparence et traçabilité. Le BRGM intervient auprès des États pour les aider à intégrer ce processus vertueux.
1 novembre 2010
Diaminage ou exploitation artisanale de diamant, à l'est de la République Centrafricaine

Diaminage ou exploitation artisanale de diamant, à l'est de la République Centrafricaine.

© BRGM - F. Barthélémy

Processus de Kimberley : lutter contre les "diamants de sang" 

C’est pour lutter contre le financement de conflits par le commerce illicite des diamants - telle la guerre civile en Sierra Leone entre 1991 et 2002 - qu’une soixantaine de pays ont adopté en 2003 le "Processus de Kimberley". Système international de certification des diamants bruts, il définit des procédures très strictes pour assurer la traçabilité des pierres depuis leur production jusqu’à leur transformation. 

Le BRGM est l’une des quatre agences internationales agréées pour assister les États. Il a accompagné le Congo Brazzaville et le Mali dans leur intégration du Processus, il a intervenu au Cameroun et au Mozambique après avoir expertisé le système en République centrafricaine.

Appui du BRGM aux Etats pour l'application du Processus de Kimberley 

L'intervention du BRGM se situe en amont du Processus. Son expertise minière est ici essentielle. D’abord pour aider ces pays à quantifier leur potentiel diamantifère alluvionnaire, ensuite pour évaluer la capacité de production liée à cette ressource dont l’exploitation est majoritairement, voire à 100%, artisanale, donc très éclatée. Le BRGM a également développé des méthodologies pour assurer la traçabilité de celle-ci.  

C’est aussi dans l’assistance à la rédaction de lois et règlements, et jusqu’à l’organisation même du cadastre minier et des services administratifs de contrôle et de gestion que le BRGM intervient auprès des États. 

L’adaptation au contexte local est indispensable. C’est d’une bonne identification du "qui gère quoi et avec quels moyens" que le BRGM parvient à définir une organisation sur mesure, car il n’existe pas de procédure universelle.  

Globalement, les résultats produits par le Processus de Kimberley sont plutôt encourageants. On ne trouve pratiquement plus sur le marché de diamants de conflit. De même le BRGM est parvenu à mettre en place des statistiques globales validées sur les volumes de diamants exportés et les valeurs engendrées. Le problème qui demeure est celui de la traçabilité du diamant brut, car il peut y avoir des fuites entre le stade de la production et celui du façonnage, avec parfois plus de dix intermédiaires…