Le projet Transposa, visant à discriminer les contributions naturelles et anthropiques du contenu métallique des eaux du bassin de l’Allier, a débouché sur la mise au point d'une “boîte à outils” technique et méthodologique applicable à d'autres bassins versants.
1 septembre 2012

Le projet Transposa, “Transfert et quantification des flux de sédiments et polluants métalliques du bassin de l’Allier”, mené en collaboration avec l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, a été réalisé par une équipe pluridisciplinaire de 2010 à 2012 dans le cadre du projet Régolithe du BRGM.

Le bassin de l’Allier présente une grande diversité géologique (socle hercynien, volcanisme, formations sédimentaires, hydrothermalisme…). Les activités anthropiques y sont d'intensité variable, avec un bassin amont assez préservé alors que les activités agricoles et industrielles sont largement développées à l'aval.

De nombreux anciens sites miniers sont par ailleurs disséminés sur l’ensemble du bassin. Cette diversité complexifie l’analyse et la compréhension des mécanismes régissant les flux métalliques.

Une méthodologie complète

Le travail des géochimistes, géomorphologues et microbiologistes impliqués dans le projet a consisté analyser le bassin versant de l’Allier en se focalisant sur les caractéristiques et les paramètres qui y régissent la chimie des eaux (plus de 350 analyses au total, 115 échantillons).

L’approche suivie est globale (holistique), tant dans son échelle géographique que dans le degré d’analyse (maximum de paramètres en chaque point du bassin).

Des développements méthodologiques spécifiques, qui constituent l’un des points forts de cette approche en terme de géochimie environnementale, ont également été conduits. Il s’agit par exemple de la mise en oeuvre d'un nouvel outil isotopique (isotopes du lithium) pour l’étude des processus de transfert solide/liquide des éléments chimiques.

Il s’agit également de la mise en place d’approches conjointes permettant l’identification des origines (agricoles, urbaines, minières ou hydrothermales) de certains éléments métalliques (arsenic, antimoine). Ce projet a permis de démontrer, par exemple, que le transfert des polluants métalliques issus des anciens sites miniers demeurait ponctuel et que, dans les Limagnes d’Allier, certains éléments chimiques provenaient pour partie de l'activité hydrothermale du Massif Central.

La mise au point d'une "boîte à outils"

Transposa a débouché sur la mise au point d'une “boîte à outils” comportant :

  • l'architecture de la base de données à constituer ;
  • la description du système d'information géographique permettant une vision spatialisée de l'ensemble des données ;
  • la méthode de choix des isotopes à utiliser et à combiner aux analyses plus classiques d’éléments majeurs et en traces selon le contexte du bassin versant.

La méthode développée dans le cadre de Transposa, utilise pour partie des données largement disponibles sur le territoire français (géologie, occupation des sols…) et des analyses géochimiques spécifiques à la problématique. Cette méthode est parfaitement transposable à d’autres bassins.