Le projet européen ENVIREE vise à démontrer la viabilité économique de nouvelles méthodes de production de terres rares à partir de déchets miniers, pour favoriser l’indépendance en terres rares de l’Europe.
10 janvier 2017

ENVIREE : exploiter les déchets miniers pour favoriser l’indépendance en terres rares de l’Europe

Le projet d’envergure européenne ENVIREE vise à démontrer la viabilité économique de nouvelles méthodes de production de terres rares à partir de déchets miniers.

Lancé en 2015 pour une durée de 3 ans, le projet ENVIREE (ENVIronmentally friendly and efficient methods for extraction of Rare Earth Elements from secondary sources) s’inscrit dans le programme européen ERA-MIN, qui vise à développer la recherche et les marchés de matières premières non énergétiques. L’Europe, consciente de sa dépendance en métaux, développe depuis 2008 une politique européenne des matières premières minérales non énergétiques. Celle-ci a pour objectif d’assurer un accès durable et à des coûts raisonnables aux ressources minérales non énergétiques.

© BRGM

Le projet européen ERA-MIN ENVIREE, coordonné par l'université de Chalmers et dans lequel le BRGM est un des partenaires français avec le CEA, vise à récupérer les terres rares dans des ressources secondaires, les déchets miniers. Car ces déchets miniers, par le passé exploités pour leur contenu en d'autres métaux, contiennent des quantités intéressantes de ces éléments chimiques. Le pilote se décompose en 5 étapes. Une 1re étape qui se passe dans une cuve agitée, qui est une remise en pulpe du déchet minier que nous avons reçu de mines suédoises. Cette pulpe est ensuite transférée dans un 1er conditionneur qui permet de préparer chimiquement la pulpe aux étapes de flottation. Ces étapes de flottation se décomposent en 3 parties principales : le dégrossissage, l'épuisage et le relavage des mousses. À l'issue de ces opérations, la pulpe est transférée dans un épaississeur duquel elle sort pour être filtrée sur un filtre à bandes. Les concentrés que nous préparons sont envoyés à la fois au CEA à Marcoule et à Chalmers, en Suède, pour réaliser les opérations de mise en solutions des terres rares et de récupération par extraction liquide-liquide ou utilisation de liquide ionique. La suite du projet se compose d'étapes équivalentes à ce qui a été réalisé sur ce déchet minier suédois. En particulier, nous avons reçu également un lot de déchets venant du nord du Portugal sur lequel nous allons reproduire un certain nombre d'opérations de concentration minéralurgique qui peuvent intégrer de la flottation mais aussi des séparations gravimétriques ou d'autres techniques séparatives de type magnétique ou électrostatique de façon à concentrer la matière et ensuite alimenter les opérations de dissolution chez nos autres collègues.