Afin d’améliorer la compréhension de différents contextes géodynamiques, TotalEnergies a collaboré avec le BRGM sur un projet aux multiples facettes autour de la problématique des marges convergentes dans les Pyrénées.
16 septembre 2021
Sylvain Calassou, Chef de projet, TotalEnergies (2021).

Sylvain Calassou, Chef de projet, TotalEnergies (2021).

© TotalEnergies

Interview de Sylvain Calassou, chef de projet Convergent Margins to Foothills, TotalEnergies.

Pourquoi cette collaboration avec le BRGM ?

Sylvain Calassou : Dans le cadre de son exploration, TotalEnergies a lancé une remise en question de sa compréhension de différents contextes géodynamiques. Le projet sur les marges convergentes en fait partie. Il s’agit des frontières entre deux plaques tectoniques convergentes, qui sont le siège de phénomènes géologiques complexes à différentes échelles.

Des sujets tels que l’évolution de la thermicité des marges et le rôle des fluides abiotiques (méthane, hydrogène) nous ont sensibilisés sur l’impact R&D potentiel des géosciences au sein de TotalEnergies, et au-delà dans les métiers futurs. La collaboration nouée avec le BRGM et le CNRS a franchi un cap à cette occasion.

Précisément, quels ont été les axes de recherche ?

S. C. : De façon générale, nous éprouvons le besoin de renouveler notre compréhension du contexte géodynamique de l’exploration. Plus précisément, à partir de septembre 2014 j’ai pu prendre la responsabilité, en tant que chef de projet, des travaux sur les marges convergentes. Il s’agit de changer notre angle de vue, d’étudier le sujet de façon holistique depuis les moteurs profonds de la dynamique de la planète aux bassins sédimentaires, et de mieux comprendre notamment les interactions entre fluides et roches, la dynamique de surface, le système de drainage et de dépôt des sédiments en lien avec la déformation et l’évolution des reliefs… Nous avons choisi pour cela la plaque ibérique et sa périphérie.

C’est tout naturellement que nous avons fait appel au BRGM. Depuis 2015, il pilote en effet le RGF sur les Pyrénées (Référentiel géologique de la France). Côté CNRS, des projets ANR (Agence Nationale de la Recherche) étaient en cours sur les Pyrénées. Pour TotalEnergies, nous avions là la proximité de la zone étudiée avec notre centre de recherche de Pau, mais nous avions surtout l’opportunité de mettre à disposition les données de notre historique exploratoire du bassin d’Aquitaine. Trois sous-projets interconnectés en sont nés : OROGEN, Source-To-Sink et Fluids.

Quel bilan en tirez-vous ?

S. C. : Cette réalisation est unique par l’ampleur de la collaboration (150 chercheurs), les résultats scientifiques (53 sujets de thèses et postdoc réalisés, avec plus de 100  publications dans la littérature scientifique), les perspectives de l’implication des géosciences dans les sujets de transition mais aussi comme support d’enseignement pour l’intégration des thématiques et peut-être les métiers du futur.

Le bilan est très positif, avec une montée en compétence de scientifiques aussi bien au BRGM que chez TotalEnergies, mais aussi en retour une meilleure connaissance mutuelle des modes de fonctionnement entre le BRGM, les chercheurs du CNRS et des universités et le monde industriel.