Sites et sols pollués : une web-série pour tout comprendre

Le sol sous nos pieds est le résultat d'une transformation. Il s'est constitué à partir de la dégradation de la roche qui était présente à l'origine, dégradation sous l'effet du climat, de la végétation et des autres organismes vivants. La pluie, le gel, le vent, la chaleur favorisent l'érosion de la roche. Ces matériaux plus ou moins fins ont aussi été enrichis par l'activité des végétaux, des animaux, grands ou microscopiques, ce qui a permis la formation de terres de différentes natures. Ces éléments constituent la fraction solide du sol. Mais le sol, c'est aussi beaucoup d'eau, la fraction liquide du sol. Dans la zone non saturée, des espaces sans eau subsistent au milieu de matériaux humides. Dans la zone dite saturée, les élément solides sont totalement entourés d'eau. Dans cet exemple, l'eau de la zone saturée forme une nappe qui se déplace librement dans la fraction solide, fraction également appelée aquifère. Suivant les saisons, le niveau de la zone saturée s'élève ou baisse. On parle d'alternance entre situation de hautes eaux et de basses eaux, selon la hauteur de la nappe dans l'aquifère. Le sol contient naturellement des gaz, de l'air et beaucoup de vapeur d'eau, des gaz sous forme de traces, comme le radon et le mercure, des hydrocarbures et des composés soufrés. C'est la fraction gazeuse du sol. Quand le niveau des eaux souterraines s'élève, la fraction gazeuse suit le mouvement et s'élève également. De fortes températures favorisent l'émission des gaz du sol dans l'atmosphère. Le sol assure de multiples fonctions qui mettent en jeu des interactions entre ces 3 fractions. L'eau qui, en vapeur, constitue en grande partie la fraction gazeuse, est en constant échange avec l'atmosphère. Ainsi, le sol participe au cycle de l'eau. Par sa capacité à emmagasiner la matière organique, il participe aussi au cycle du carbone et contribue à la régulation du climat. Le sol joue un rôle indispensable à la vie. En surface, le sol est le support de la végétation et constitue un habitat pour de nombreux organismes. À cette flore et à cette faune, le sol fournit les minéraux et l'eau nécessaires à leur développement. Le sol retient l'eau, l'épure par les phénomènes d'infiltration ou d'évaporation et la libère quand elle s'évapore ou s'écoule sous forme de source. Quand les pluies s'y infiltrent, le sol contribue à la régulation des crues. Le sol rend donc aux humains un grand nombre de services appelés "services écosystémiques". Le sol est essentiel à la vie. C'est une ressource qui se renouvelle très lentement et qu'il faut préserver. 

On considère qu'un sol est pollué quand sa qualité est dégradée par des substances chimiques ou organismes qui ne s'y trouvent pas naturellement et que cette dégradation est un risque pour la santé, les biens ou l'environnement. Arrêtons-nous aux pollutions chimiques. Il en existe plein suivant la nature des substances concernées, leur répartition dans l'environnement et leur durée de libération. Les substances susceptibles de polluer les sols qui sont le plus souvent rencontrées sont les hydrocarbures, certains métaux et métalloïdes et les composés chlorés, eux-mêmes rangés en sous-familles. En raison de leurs propriétés chimiques différentes, ces substances n'évoluent pas de la même façon dans les sols. Certaines pollutions peuvent survenir sur un temps très court, comme quand une forte concentration de polluants se répand vite et de façon très localisée suite à un accident. C'est le cas pour du tétrachlorure de carbone, un solvant nocif, qui s'écoule depuis un camion renversé. Souvent déclarées et maîtrisées rapidement, les pollutions accidentelles peuvent avoir des conséquences à long terme si les polluants s'infiltrent dans le sol et rejoignent la nappe. D'autres pollutions ont pour caractéristique d'être diffusées sur de longues périodes de temps, parfois à très faible débit mais de façon répétitive ou continue. On parle alors de pollution chronique. C'est le cas d'hydrocarbures qui fuient d'une cuve percée. La fuite légère n'a pas été détectée ou de faibles quantités de produit sont répandues par manque d'attention à chaque remplissage. On parle de pollution locale quand elle touche une petite zone, qu'elle est relativement concentrée et que sa source est clairement identifiée. On parle au contraire de pollution diffuse quand un polluant est émis en très faible quantité et sur un vaste territoire. Les sources de pollution diffuse sont nombreuses, dures à identifier et distinguer. Parmi les pollutions diffuses, on trouve les retombées atmosphériques du trafic routier, les fumées d'usines ou de chauffages anciens, les émissions polluantes des activités agricoles ou des incendies. Le comportement des pollutions dans les sols varie fortement en fonction des caractéristiques des sols, des nappes et des polluants concernés. La surveillance, l'évaluation et le diagnostic des pollutions sont donc essentielles pour les caractériser, identifier les risques associés puis définir les stratégies de gestion qui seront les mieux adaptées à chaque situation.