Data Terra est une e-Infrastructure de recherche de données et services pour le système Terre. Le BRGM, acteur des données des géosciences, est fortement impliqué sur les pôles de données Form@Ter et Theia.
7 avril 2022
Frédéric Huynh, directeur de l’infrastructure de recherche Data Terra et responsable du projet Gaia Data - EQUIPEX+/PIA3.

Frédéric Huynh, directeur de l’infrastructure de recherche Data Terra et responsable du projet Gaia Data - EQUIPEX+/PIA3.

© Data Terra

Interview de Frédéric Huynh, directeur de l’infrastructure de recherche Data Terra et responsable du projet Gaia Data - EQUIPEX+/PIA3.

Quels sont les enjeux scientifiques de Data Terra ?

Frédéric Huynh : L’infrastructure de recherche Data Terra est une des trois e-infrastructures inscrites sur la feuille de route nationale dans le domaine système Terre et environnement. Créée en 2016, Data Terra est dédiée aux données et services pour l’observation et la connaissance intégrée du système Terre. Sa mission : mettre en œuvre et développer des infrastructures de données et de services distribués pour observer, comprendre et prévoir ses évolutions dans le contexte de changement global que nous connaissons. Concrètement Data Terra fédère 26 organismes pour fournir aux chercheurs des services de traitements des données multisources et multicapteurs (satellites, sols, in situ…) ainsi que des moyens techniques et informatiques performantes (stockage, traitement à la demande, calcul, IA, visualisation…). À partir de cet arsenal nous offrons des services à valeur ajoutée permettant d’affronter les défis scientifiques.

Dans ce contexte, pourquoi le BRGM ?

F.H. : Techniquement, nous devons proposer un accès à des données qui comme je l’ai dit sont complexes, multiples et dynamiques. Il faut simplifier cet accès et le rendre transparent pour se focaliser sur les objets et processus scientifiques. Sachant qu’il existe une tendance à travailler en silos et que les verrous sont nombreux : accroissement exponentiel des volumes et des provenances, évolution des besoins, nécessaire co-construction entre science et ingénierie, intégration de l’intelligence artificielle… Avec derrière, une indispensable interopérabilité.

Dans ce contexte, il est évident que le BRGM est un partenaire essentiel principalement pour le pôle de données ForM@Ter (Terre solide) et la mise en œuvre de plateformes distribuées de données et services FAIR pour Data Terra. Le BRGM a adhéré à Data Terra en 2017 et est fortement investi dans ForM@Ter dont il est l'un des membres fondateurs. C’est un acteur important du numérique sur les géosciences, donc un partenaire naturel, et même majeur en valeur ajoutée stratégique. 

Quelques exemples de travaux ?

F.H. : Gaia Data regroupe 21 partenaires. C’est un projet de rupture, sur huit ans, qui doit développer une infrastructure distribuée de données et de services pour l’observation, la modélisation et la compréhension du système Terre, de la biodiversité et de l’environnement. C’est le BRGM qui va gérer et opérer un des nœuds, coordonner et développer des services d’accompagnement à l’utilisation. Citons aussi la construction de l’entrepôt thématique de données national pour les publications des disciplines concernées. Sans oublier les perspectives, avec la projection de Data Terra à l’Europe, dans le contexte EOSC notamment, et au niveau international. Des challenges à relever sur l’interopérabilité de données, les services multisources et multithématiques et le développement des approches intégrées du système Terre.