L'entreprise Braskem a fait appel au BRGM afin d'étudier et de sécuriser les zones touchées par un séisme révélant des phénomènes d'affaissement et de mouvement de terrain.
17 septembre 2021
Antonio Queiroz, Vice-président de l'innovation et de la technologie - Planification des processus, BRASKEM (2021).

Antonio Queiroz, Vice-président de l'innovation et de la technologie - Planification des processus, BRASKEM (2021).

© BRASKEM

Interview d'Antonio Queiroz, Vice-président de l'innovation et de la technologie - Planification des processus, Braskem 

Qu’est-il arrivé dans la région du nord-est du Brésil, qui vous amène à consulter le BRGM ?

Antonio Queiroz : Braskem est le sixième groupe pétrochimique mondial. Nos métiers concernent la production de résines thermoplastiques polyéthylène et polypropylène, de chlorure de polyvinyle (PVC) et de bio-polymères, mais aussi des produits pétrochimiques de base (soude, intermédiaires aromatiques, solvants). En 2002 nous avons acquis un site minier, exploité depuis 27 ans, dans la ville de Maceió, État de l’Alagoas (Nord-est du Brésil), pour l’extraction de sels nécessaires à la production de chlore-soude.

Or un séisme d’une magnitude de 2,4 sur l’échelle de Richter s’est produit à proximité en mars 2018. De faible intensité, mais dans une zone densément peuplée, le phénomène a provoqué une augmentation des fissures dans des rues et sur des habitations. Les investigations du phénomène ont mis en évidence des affaissements et des mouvements de terrain. Il était nécessaire d’en étudier les hypothèses de causes, et nous avons fait appel au BRGM.

Comment s’est organisée la collaboration ?

A.Q. : Très vite, les autorités brésiliennes ont lancé des études, et un rapport officiel a pointé les mines comme origine des désordres en surface. Nous avons décidé l’arrêt immédiat de l’exploitation, et fait appel à des spécialistes mondiaux parmi lesquels le BRGM, aux côtés des universités de Sao Paolo et de Rio de Janeiro, ainsi que l’Imperial College de Londres et l’université de Houston.

Compte tenu du caractère du dossier, des décisions à prendre, avec des mines très profondes (1 000 mètres) et une certaine faiblesse des infrastructures, il était important de disposer d’analyses de la part d’acteurs indépendants. Le BRGM jouit d’une très bonne réputation, et sa légitimité dans les géosciences et l’étude des risques anthropiques n’est plus à démontrer. Le BRGM a travaillé sur la compréhension du phénomène et l’existence de failles géologiques.

Qu’est-il ressorti de ces travaux ?

A.Q. : Le BRGM nous a assisté sur les mesures à prendre pour sécuriser la région : en 2020, 9 200 familles ont pu être déménagées, et un total de 15 000 le seront jusqu’à la fin de 2021. Nous avons établi un plan de fermeture de mines et de stabilisation des mouvements, et créé un système de surveillance en profondeur et en surface. Le BRGM a rédigé un rapport de consolidation des études des autres partenaires pour nous faciliter le dialogue avec les autorités et la société.

Nous avons apprécié l’ouverture, la flexibilité et la capacité du BRGM à collaborer avec d’autres entités. Il s’est agi d’un véritable partenariat. L’exploitation a été définitivement arrêtée en 2019, et le BRGM nous a aidés à assumer notre responsabilité sociétale.