Le BRGM a apporté son expertise au groupe Veolia Eau en région Hauts-de-France afin de bâtir des politiques locales de l’eau et de l’assainissement pertinentes et durables, et à plus long terme, d’étayer les décisions publiques.
18 septembre 2021
Alain Porteret, Directeur du Développement, Veolia Eau Hauts-de-France (2021).

Alain Porteret, Directeur du Développement, Veolia Eau Hauts-de-France (2021).

© Veolia Eau Hauts-de-France

Interview de Alain Porteret, Directeur du Développement, Veolia Eau Hauts-de-France.

Vous faites en quelque sorte figure de pionnier avec cet accord ?

Alain Porteret : Il s’agit d’une collaboration récente (datant de deux ans), qui a pris la forme de convention entre le BRGM et Veolia Eau région Hauts-de-France. Son but : valoriser nos réponses dans le contexte de renouvellement ou de conquête des contrats de délégation de service public lors d’appels d’offres, en incluant, et c’est la véritable originalité, un volet recherche et développement sur l’assainissement ou l’eau potable.

Le BRGM nous apporte son expertise scientifique. Cette approche est une première pour le Groupe à l’échelle nationale.

Comment se déroule concrètement la collaboration ?

A. P. : Une fois le projet accepté par la collectivité, un conseil scientifique est créé, rassemblant des représentants de la collectivité, le BRGM et Veolia. Nous abordons des thématiques de moyen ou long terme, qui permettent de bâtir des politiques locales de l’eau et de l’assainissement pertinentes et durables, et d’étayer plus fortement la décision publique. Par exemple, nous proposons de modéliser les bassins hydrogéologiques pour anticiper l’évolution des ressources dans un contexte de réchauffement climatique. Nous cherchons aussi à comprendre l’impact de la pollution des sols, les moyens de protéger les nappes, les phénomènes de ruissellement ou encore les possibilités de soutien de rivière en période d’étiage.

Nous abordons aussi les problématiques de ReUse (réutilisation des eaux usées traitées) : comment retraiter les eaux usées et les valoriser ? pour quels usages ?

Nous travaillons en complémentarité avec les équipes du BRGM. Celui-ci apporte son expertise sur les sols et le changement climatique. Une concertation en amont permet au Laboratoire public de faire des propositions de recherche. Ces propositions, une fois retenues, font l’objet d’un programme de R&D qui donne lieu à des recommandations ou des plans d’actions concrets et réalistes.

Quels sont les résultats de cette coopération entre Veolia et le BRGM ?

A. P. : Cette rencontre entre public et privé est assez originale. La caution scientifique du BRGM nous apporte une vraie valeur ajoutée auprès des décideurs.

Le bilan est extrêmement positif, car même si cela a un coût, la démarche est très bien accueillie par les collectivités. Quatre projets ont été instruits dont deux sont déjà conclus. Pour la collectivité, l’utilité est directe : anticiper les risques et prendre les bonnes décisions de long terme. Et entre le BRGM et nous, malgré nos différences il n’y a pas de télescopage des cultures mais un vrai dialogue. Le BRGM comprend bien les contraintes de l’exploitant, il y a une adaptation mutuelle et la culture de chacun est respectée.

Déployée pour l’heure dans les Hauts-de-France, cette offre pourrait s’élargir à d’autres régions.