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La réutilisation des eaux usées : une solution alternative
La réutilisation des eaux usées apparaît comme une solution alternative pour limiter la pénurie, préserver la ressource naturelle et contribuer à la gestion intégrée de l’eau. Le BRGM, expert en hydrogéologie depuis cinquante ans, constitue, avec son projet-cadre NouvEau, l’un des acteurs majeurs dans le défi mondial de la préservation de la ressource en eau.
Le monde vit à l’ère d’une inquiétante dégradation de la ressource en eau, tant en quantité qu’en qualité, due à la conjugaison de plusieurs facteurs : défaut d’assainissement urbain et d’épuration des eaux usées, excès de fertilisants et de pesticides dans l’agriculture intensive, accidents industriels ou de transport, mauvaise gestion des déchets, rejets urbains et industriels, etc.
La préservation de cette ressource est une préoccupation majeure des 27 États membres de l’Union européenne, auxquels la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) impose un retour de leurs eaux souterraines à un bon état quantitatif et chimique d’ici à 2015. Souhaitant mettre en oeuvre une politique de l’eau compatible avec le développement durable, la France fixe dans le code de l'environnement, des critères très stricts aux rejets dans les nappes, en accord avec cette directive.
Un meilleur traitement de l’eau réinjectée dans l’environnement, en sortie des stations d’épuration (STEP), fait désormais partie des priorités de nombreux pays. Un traitement approprié ouvre la voie à une réutilisation de ces eaux pour satisfaire la demande en eau supplémentaire, sans puiser dans la ressource d’eau douce. De plus en plus d’États ont pris conscience de l’enjeu et décidé, en dépit des différences importantes qui existent d’un pays à l’autre en termes de besoins quantitatifs ou qualitatifs et de systèmes de traitement, de satisfaire une part croissante de leur demande par de l’eau recyclée.
Les avantages du recyclage des eaux usées
- Une eau utilisée deux ou trois fois avant d’être rejetée dans le milieu naturel.
- Un recyclage deux fois moins cher que le dessalement de l’eau de mer.
- Une économie de la ressource en amont et une réduction des déchets en aval.
- Une économie d’énergie liée aux activités de pompage et de transport de l’eau.
- La réutilisation de matières organiques présentes dans les eaux usées, pouvant fournir, après leur méthanisation, l’énergie nécessaire à leur traitement.
- La possibilité de devenir de l’eau potable et utilisable à des fins alimentaires après passage par des traitements poussés et par la recharge dans les nappes.
- La contribution à une gestion active des aquifères côtiers afin de maîtriser la progression de l’intrusion saline
- L’utilisation dans des circuits industriels en boucle courte, dans une logique d’écologie industrielle.