Le BRGM procède du 3 juin au 31 juillet 2013 à un vaste chantier de maintenance de la station de traitement des eaux minières de Destival. Des travaux de curage des bassins de décantation de la station vont ainsi permettre de maintenir la capacité de dépollution de la station. Le BRGM, via son Département de Prévention et de Sécurité Minière, poursuit ainsi sa mission de mise en sécurité, de surveillance et de gestion des anciens sites miniers, pour le compte de l’Etat.
27 juin 2013
Bassin de décantation

Bassin de décantation de la station de traitement des eaux minières de Destival. 

© Laurent Mignaux – MEDDE 

L’Etat garant de la gestion des anciens sites miniers 

La fin de l’extraction minière et la disparition progressive des opérateurs miniers ont ouvert en France une nouvelle période : celle de l’après-mine. 

Depuis 2007, avec la liquidation de l'exploitant historique Charbonnage de France, les installations hydrauliques relatives à d'anciens sites miniers ont été transférées à l'Etat ainsi que le prévoit le code minier. L'état a confié au BRGM - Département Prévention et Sécurité Minière - la gestion de ces équipements (et d'autres similaires dans plusieurs anciens bassins miniers). Chaque année, un arrêté ministériel fixe la liste des anciennes installations minières faisant l'objet d'une surveillance de la part du BRGM. 

La station de traitement de Destival 

L'arrêt définitif d'exploitation des travaux miniers souterrains des concessions houillères de Destival et Fontanes date de 1986. Après arrêt des pompes, le remplissage des vides miniers par l'infiltration des eaux de pluie et par la remonté de la nappe a pris 9 ans et a conduit en Novembre 1994 à l'apparition d'une émergence minière dans la vallée du Gardon. 

L’importante teneur en fer de cette émergence minière a engendré une forte coloration en rouge des eaux environnantes. En effet, la pyrite, minéral constitué de sulfure de fer et naturellement présent dans les veines de charbon, a tendance à se dissoudre au contact de l'eau, libérant du fer en solution dans les eaux. Au contact de l'air, ce fer précipite rapidement sous la forme de particules de rouille (hydroxyde de fer) colorant l'eau en une teinte rouge ou orangée. 

Afin de pallier ce problème, Charbonnage de France a proposé de mettre en place un dispositif de traitement passif des eaux de mine sur le site de Destival à Saint-Martin-de-Valgalgues (Gard). Le premier dispositif de traitement mis en place en 1995 a été modifié en 2006 pour tenir compte de l'amélioration de la qualité des eaux à traiter et adapter des contraintes d'exploitation plus légères. 

Le dispositif de traitement de la station de Destival est alimenté en eau par une station de pompage (3 pompes pouvant atteindre un débit cumulé de 400 m3/h) installée dans l'ancien puits de mines de Fontanes, qui assure le maintien du niveau d'eau dans la nappe aquifère, évitant ainsi l'apparition d'émergences indésirables dans le versant. 

Grâce à ce dispositif permettant de traiter 2 Mm3 d'eau annuellement, en moyenne 66 tonnes d'oxyde de fer ont été captées chaque année, pour un abattement d'environ 94%, ce qui est très satisfaisant. 

Du fait de ses performances environnementales, de son fonctionnement essentiellement gravitaire, de l'absence d'impact sur le milieu naturel, de l'utilisation d'aucun produit chimique et de ses lagunes à roseaux constituant un biotope écologique, la station de traitement des eaux minières de Destival constitue un ouvrage exemplaire en terme de préservation de l'environnement et de développement durable.