Le 22 mai, le programme de recherche IRiMa (gestion intégrée des risques pour des sociétés plus résilientes à l’ère des changements globaux) co-piloté par le BRGM, le CNRS et l’Université Grenoble-Alpes a été lancé à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris. Ce PEPR exploratoire, doté d’un budget de 51,9 millions d’euros sur 8 ans, rassemble plus de 30 institutions et laboratoires partenaires.
7 juin 2023
Réunion de lancement du PEPR iRiMa, le 22 mai 2023 à Paris.

Réunion de lancement du PEPR iRiMa, le 22 mai 2023 à Paris.

© BRGM

IRiMa a pour objectif de formaliser une nouvelle « science du risque » pour contribuer à l’élaboration d’une stratégie de gestion des risques et des catastrophes et leurs impacts dans un contexte de changements globaux. Pour cela, il met en œuvre une série de recherches et d’expertises (d’observation, d’analyse ou d’aide à la décision) pour accélérer la transition vers une société capable de faire face à un ensemble de menaces (hydro-climatiques, telluriques, technologiques, sanitaires, couplées), de s’adapter et d’être plus résiliente et plus soutenable. Pour répondre à ce défi, accru par le dérèglement climatique, il est nécessaire de consolider, de stimuler et coordonner l’effort de recherche national.

Phare du cap de la Hague, Normandie

L’ambition d’IRiMa est d’assurer à la France une position de leader mondial dans les sciences du risque et de contribuer à une transformation durable de la société par une meilleure acceptation, préparation et résilience face aux risques.

Cyril Moulin, directeur adjoint de la DGRI (direction générale de la Recherche et de l’Innovation, ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur)

Proposer des analyses et des outils innovants pour détecter, comprendre, quantifier, anticiper et gérer les risques et les catastrophes

Le programme ambitionne d’intégrer les savoirs issus des géosciences, de l’ingénierie, de biologie, du numérique et des sciences humaines et sociales pour traiter de manière systémique la gestion des risques. Il s’agira de proposer des nouveaux cadres d’analyse et des outils innovants afin de mieux détecter, comprendre, quantifier, anticiper et gérer les risques et les catastrophes. La question des effets en cascade combinant des risques naturels, environnementaux, technologiques et sanitaires sera particulièrement étudiée.

Pour favoriser la dynamique transdisciplinaire, le PEPR déploiera des appels à projets innovants, des instruments de structuration de pôles et d’attractivité des talents, une politique incitative auprès des jeunes scientifiques et des partenariats internationaux (européens en particulier), une politique ambitieuse de formation par la recherche et tout au long de la vie, ainsi qu’une infrastructure de plateformes de recherche. Cette dernière contribuera à fédérer les équipes autour de l’étude de l’analyse des risques, de scénarios de crises, ainsi que l’évaluation d’outils d’aide à la décision, l’expérimentation en collaboration avec les différentes parties prenantes.

Le programme de recherche (PEPR) est construit autour d’un consortium national fédérant les grandes universités et les organismes nationaux de référence agissant dans le domaine des risques naturels, technologiques et environnementaux.

Stratégie scientifique du programme IRiMa

Gilles Grandjean, directeur du programme RISQNAT, copilote d’IRiMa précise : « Autour de ses divers projets ciblés sur des bassins de risques particuliers (montagne, littoral, zones industrielles, Outre-mer) ou transverses (risque et sociétés, plateformes numériques, actions internationales), ainsi que les appels ouverts qui seront émis dans le cadre de l’ANR, le programme IRIMA devrait permettre de grandes avancées scientifiques dans cette gestion intégrée des risques et une meilleure fédération des équipes de recherche, ainsi que des parties prenantes.»

Le programme IRiMa est structuré en 6 grands axes scientifiques :

  • Les axes 1 et 2 sont dédiés aux enjeux méthodologiques transversaux : ils construisent les cadres conceptuels et outils opérationnels qui concernent tous les cheminements possibles de la donnée à la décision avec une complexité et une nature adaptative selon le contexte - avec donc une forte pertinence pour les décideurs et la société.
  • Les axes 3 à 5 sont dédiés aux enjeux spécifiques de bassins à risques particuliers (montagne, littoral, outre-mer, zones industrialo-urbaines).
  • L’axe 6 se concentre sur le développement des plateformes d’infrastructures nécessaires, avec un accent particulier sur l’interopérabilité.

Dans ce cadre, 7 projets ciblés sont déjà identifiés pour traiter des risques en montagne et dans les Outre-mer, des risques littoraux et NaTech, ainsi que d’autres projets, plus transverses, risques et sociétés, plateformes numériques, actions internationales et un programme de chaires collectives. Des appels à projet, plus largement ouverts à la communauté, verront aussi le jour des 2024.

Tempête en mer d'Iroise, Bretagne

Jusqu’à présent, les paradigmes internationaux dominants ont été dans une large mesure forgés par le National Research Council et l’Académie des sciences américaine, et ce sont ces paradigmes actuels qui ont montré leurs limites. Avec ce PEPR, nous espérons renforcer la position des scientifiques et experts français dans la communauté internationale, apporter un regard nouveau et contribuer à transformer les modes des gestions des risques et des catastrophes à différentes échelles.

Soraya Boudia, historienne et sociologue des sciences et de l’environnement, copilote d’IRiMa

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