Michèle Rousseau, présidente du BRGM, et Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, ont signé une convention de partenariat sur les risques littoraux et le changement climatique, le lundi 5 septembre 2022 à Bordeaux.
© Quentin Salinier
Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, et Michèle Rousseau, présidente du BRGM, ont signé officiellement une convention de partenariat, le lundi 5 septembre 2022, au sein de l’Hôtel de Région à Bordeaux, à l’occasion d’une journée d’échanges dédiée à la recherche et au littoral réunissant différents acteurs (partenaires académiques, élus, agents des services de l'État et des collectivités...).
Cet accord vise à renforcer les capacités de recherche sur les risques littoraux en Nouvelle-Aquitaine dans un contexte où l’espace côtier concentre d’importants enjeux environnementaux et sociétaux dans l’avenir.
Un territoire régional attractif, préservé et confronté à de forts enjeux
Le littoral est un des premiers lieux de prise de conscience de l’évolution des risques naturels auquel l’être humain est soumis, notamment dans un contexte de changement climatique. À la fois riche et fragile, le littoral est un territoire convoité dont la population ne cesse de se densifier, ce qui amplifie les risques. Les deux grands types d’aléas naturels qui menacent le littoral sont l’érosion de la côte et la submersion marine. Ces aléas se produisent de manière chronique, parfois concomitante, en particulier lors des événements de tempête. Ils sont amplifiés par le dérèglement climatique, en particulier par l’accélération de la montée du niveau marin, et parfois localement par les activités humaines. Ils peuvent mettre en danger les infrastructures, les habitations, certains écosystèmes, et constituent également une menace sur la ressource en eau souterraine en bordure littorale.
Avec une façade océane de plus de 790 km, le littoral représente un enjeu majeur de l’activité et de l’attractivité de la Région Nouvelle-Aquitaine : 1 million d’habitants et une perspective d’accroissement de 300.000 habitants pour 2040, 49.000 emplois dans l’économie maritime et littorale. Cette attractivité fait non seulement peser une importante pression sur la qualité et l’intégrité des milieux, mais rend ces espaces d’autant plus vulnérables à ces aléas. Consciente de leur impact à long terme, la Région Nouvelle-Aquitaine en a fait un axe de sa stratégie de recherche et d’innovation pour appuyer sa politique d’aménagement durable des territoires littoraux et devenir une région pilote en la matière au niveau international.
Un accord pour une durée de 3 ans
Le BRGM, service géologique national, est un établissement public de recherche et d’expertise placé sous la tutelle des ministères chargés de la Recherche, de l'Écologie et de l'Économie. Spécialisé dans l’étude du sol et du sous-sol, il apporte ses compétences en recherche opérationnelle depuis plus de 70 ans, en Nouvelle-Aquitaine, sur de nombreuses thématiques : gestion des ressources en eau, risques naturels, ressources énergétiques, géothermie, stockage d’énergie, économie circulaire, connaissance géologique du territoire… Historiquement, le BRGM intervient en Nouvelle-Aquitaine, au nom de l'État, en appui aux pouvoirs publics pour la gestion des ressources naturelles, notamment au travers de missions de suivi, de mesures et d’analyse de l’évolution du littoral pour lesquelles l’Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine (OCNA) a été créé en 1996.
Dans le cadre de sa stratégie de sites, le BRGM a décidé, avec l’appui de la Région Nouvelle-Aquitaine, d’implanter en Nouvelle-Aquitaine le pilotage de ses activités de R&D dans le domaine des risques littoraux avec le transfert d’une unité spécialisée et d’une partie des chercheurs et ingénieurs d’Orléans à Pessac. L’accord-cadre, signé pour une période de trois ans entre la Région Nouvelle-Aquitaine et le BRGM, vise à renforcer les capacités de recherche du service géologique national dans la région notamment par un engagement financier fort de la Région pour des projets de recherche d’envergure portés par le BRGM et un accompagnement d’implantation immobilière dans le cadre du CPER 2021-27 (Contrat de plan État-Région).
Vers la création d’un pôle d’excellence de recherche sur les risques littoraux et le changement climatique
Le BRGM va ainsi développer son centre de recherche dans le domaine du littoral en Nouvelle-Aquitaine et renforcer les synergies avec les dynamiques scientifiques existantes tels que les laboratoires des universités de Bordeaux, de La Rochelle et de Pau et Pays de l’Adour, de l’université de Limoges et de Poitiers, du CNRS, de l’INRIA et de l’INRAE. Il s’agit de créer à terme un pôle d’excellence international avec ces établissements.
La Région soutient activement l’activité de recherche interdisciplinaire sur le littoral avec les laboratoires installés sur son territoire. Elle s’attache ainsi à renforcer son potentiel scientifique en permettant l’accueil de nouvelles équipes ou nouveaux organismes de recherche en soutenant des programmes de recherche, des chaires d’excellence. Elle soutient notamment les deux réseaux régionaux de recherche "Risques & vulnérabilités pour l’adaptation et la gestion du littoral en Nouvelle-Aquitaine" (RIVAGES) et Naïades "Quelles eaux sur le futur ?", dont le BRGM est membre.
Ces actions de recherche soutiennent la politique de développement de la Région Nouvelle-Aquitaine vis-à-vis des enjeux sociétaux et environnementaux découlant du changement climatique. Cette politique s’attache à conduire les transitions nécessaires aux plans écologiques, énergétiques, sociétaux. Cette politique est définie dans différents documents-cadre dont :
- le Schéma régional de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation (SRESRI adopté en 2018) ;
- la feuille de route NéoTerra, votée en 2019, et ses 11 ambitions dont la préservation des ressources naturelles, le développement d’énergies alternatives, l’urbanisme durable… ;
- le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET adopté en 2020) ;
- le Schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation, voté en juin 2022, positionnant notamment l’innovation comme levier clé de réponse aux transitions.