La situation des nappes phréatiques au mois d'octobre est satisfaisante, avec des niveaux proches des moyennes mensuelles. En novembre, les tendances dépendront essentiellement de la pluviométrie.
15 novembre 2021
Carte de France de la situation des nappes au 1er novembre 2021

Carte de France de la situation des nappes au 1er novembre 2021

© BRGM

Situation hydrogéologique au 1er novembre 2021

En octobre 2021, les tendances sont hétérogènes. Sur une large partie sud du territoire, les précipitations et la mise en dormance de la végétation permettent de ralentir la vidange et d’initier une recharge des nappes. Sur les nappes du nord et de l’est de la France, la période de recharge n’a pas commencé et les basses eaux n’ont pas été atteintes.

La situation du mois d’octobre est satisfaisante, avec des niveaux proches des moyennes mensuelles, de modérément bas à modérément hauts. Elle s’est notamment améliorée courant septembre et octobre sur les nappes du pourtour méditerranéen grâce aux pluies de septembre et d’octobre.

En novembre, les tendances dépendront essentiellement de la pluviométrie. La recharge devrait se généraliser sur les secteurs arrosés et la situation devrait alors s’améliorer. En cas de précipitations insuffisantes, la vidange pourrait reprendre et l’état des nappes se dégrader.

Après un printemps et un début d’été 2021 très atypiques, avec des épisodes de recharges exceptionnelles, la vidange avait repris en août. En septembre, les tendances ont été contrastées selon la pluviométrie et la réactivité des nappes.

Le mois d’octobre 2021 est une période de transition pour les nappes. Sur les secteurs les plus arrosés, les précipitations et la mise en dormance de la végétation permettent une infiltration en profondeur des eaux. Cela se traduit sur les niveaux des nappes par une inversion des tendances : en octobre, 19 des 34 indicateurs sont en hausse ou stables.

La période de recharge a débuté dans le sud-est du territoire. Ainsi, les pluies de début octobre ont engendré un épisode de recharge sur les nappes réactives de Corse et du pourtour méditerranéen mais les tendances repartent à la baisse en fin de mois. Les niveaux se stabilisent ou sont en légère hausse sur les nappes inertielles plio-quaternaires et miocènes du couloir Rhône-Saône. Les nappes alluviales réactives du Rhône et de la Saône restent en baisse, du fait d’apports pluviométriques faibles sur l’amont de leur bassin (Jura et Alpes).

A l’ouest et au sud-ouest, les tendances sont très contrastées et dépendent des précipitations locales : la vidange ralentit mais la période de recharge n’a visiblement pas commencé. Sur les nappes du socle du massif armoricain et des calcaires jurassiques du Bessin, les précipitations importantes ont permis une inflexion des tendances. En Adour-Garonne, les niveaux se stabilisent progressivement courant octobre sur la plupart des nappes.

Enfin, concernant les nappes de la Beauce, du Bassin parisien, d’Artois-Picardie et de Rhin-Meuse, la vidange se poursuit et les niveaux restent globalement en baisse. Ces constats s’expliquent par des précipitations peu abondantes et par l’inertie importante de certaines nappes de ces secteurs. Cependant, les baisses de niveaux s’atténuent et le début de la recharge semble s’amorcer dans certains secteurs.

En octobre, la situation des nappes est satisfaisante, avec des niveaux modérément bas à modérément hauts.

Les niveaux sont autour de la moyenne mensuelle à hauts dans les bassins Rhin-Meuse, Artois-Picardie, Seine-Normandie, Loire-Bretagne et Garonne. Cette situation favorable s’explique notamment par une recharge importante l’hiver dernier et par des épisodes de recharge enregistrés en mai-juin puis juillet. L’état des nappes n’évolue que peu en octobre par rapport au mois précédent même s’il se dégrade légèrement sur les nappes réactives du nord-est.

Sur le bassin du Rhône, la situation des nappes réactives des alluvions du Rhône, de la Saône et de leurs affluents se dégrade lentement mais les niveaux restent satisfaisants, de modérément hauts à comparables aux normales. La situation des nappes inertielles des formations plio-quaternaires et miocènes évolue peu par rapport à septembre. Les nappes enregistrent des niveaux moins favorables, de modérément bas à modérément hauts. Cette situation s’explique par plusieurs recharges hivernales successives déficitaires que les apports exceptionnels de l’été et du début de l’automne n’ont pas permis de combler.

Au sud, la situation est restée fragile durant une grande partie de l’été sur les nappes réactives du littoral méditerranéen, de Corse, de l’Adour et du Gave du Pau. Les apports pluviométriques de septembre et d’octobre ont permis d’améliorer l’état de ces nappes. En octobre, les niveaux étaient comparables aux normales à modérément bas. Cependant, certains secteurs restent fragiles et affichent encore localement des niveaux critiques, par exemple sur les nappes des karsts montpelliérains, la nappe des alluvions de l’Orb (littoral languedocien) et la nappe des alluvions de la Durance amont et de ses affluents (Provence).

Plusieurs nappes présentent des situations très favorables, avec des niveaux hauts par rapport aux mois d’octobre des années antérieures :

  • Les nappes alluviales de la Garonne avale et de la Dordogne observent des niveaux hauts car elles ont profité d’une forte recharge hivernale et ont été soutenues par les apports pluviométriques de mai à juillet ;
  • Les niveaux des nappes de la craie picarde et champenoise sont globalement modérément hauts mais peuvent être hauts localement ;
  • Les niveaux des nappes du socle du Massif armoricain sont modérément hauts mais atteignent des niveaux hauts à très hauts dans la partie ouest.

Certaines nappes montrent des situations moins favorables, avec des niveaux sous les moyennes de tous les mois d’octobre :

  • La nappe des cailloutis pliocènes de Bourgogne-Franche-Comté et la nappe de la molasse miocène du Bas-Dauphiné enregistrent des niveaux modérément bas. La situation peut être plus tendue localement, avec des niveaux bas, sur le secteur de Dijon sud et sur les collines drômoises et iséroises ;
  • Les niveaux des nappes alluviales du littoral languedocien et l’aquifère multicouche du Roussillon sont modérément bas, en contexte de faibles précipitation au mois d'octobre ;
  • Les niveaux des nappes alluviales de Corse restent modérément bas.

Les prévisions de MétéoFrance sur les mois de novembre, décembre 2021 et janvier 2022 ne privilégient aucun scénario pour les températures et pour les précipitations sur l’ensemble du territoire.

La végétation s’est mise en dormance durant le mois d’octobre. Les tendances de ces prochaines semaines dépendront exclusivement des pluies infiltrées, et donc des cumuls pluviométriques, et de l’inertie de la nappe.

Courant septembre et octobre, des niveaux en hausse ou stables ont été observés sur des nappes réactives des deux-tiers sud de la France. En cas de précipitations, de nouveaux épisodes de recharge devraient être enregistrés sur les nappes réactives. Les situations devraient alors continuer à s‘améliorer. Concernant les nappes inertielles du couloir-Rhône-Saône, le début de la recharge devrait se confirmer et la situation s’améliorer très lentement.

Sur le nord de la France, la recharge n’a pas débuté en octobre. Les pluies de novembre devraient permettre d’inverser les tendances et la recharge pourrait alors se généraliser rapidement sur les nappes réactives et plus lentement sur les nappes inertielles.

Si les pluviométries sont insuffisantes, la vidange pourrait reprendre sur les nappes impactées. La situation des nappes se dégradera notamment sur les nappes les plus réactives. L’état des nappes du sud-est de la France, fragilisées par un étiage estival assez sévère, sera à surveiller particulièrement.

Bulletin de situation hydrologique

Le bulletin national de situation hydrologique est constitué d’un ensemble de cartes et de leurs commentaires qui présentent l’évolution mensuelle des ressources en eau. Il décrit la situation quantitative des milieux aquatiques (pluies efficaces, débits des cours d’eau, niveau des nappes d’eau souterraine, état de remplissage des barrages-réservoirs) et fournit une information synthétique sur les arrêtés préfectoraux pris pour limiter les usages de l’eau durant la période d’étiage.

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