Nous manquons déjà d’eau, localement et de plus en plus souvent. Des outils existent pour une meilleure gestion intégrée de cette ressource, reste à les mettre en œuvre plus efficacement.
2 août 2021
Système de recharge de l'aquifère côtier du Gapeau par des eaux de rivière "Aquarenova", développé par Suez à Hyères

Système de recharge de l'aquifère côtier du Gapeau par des eaux de rivière "Aquarenova", développé par Suez à Hyères (83).

© Géraldine Picot-Colbeaux

Les eaux souterraines françaises sont de plus en plus sollicitées pour l’eau potable, l’agriculture, l’industrie et les loisirs, au point que la situation devient critique dans certains départements en été et que des préfets recourent à des restrictions d’usage de l’eau (73 départements concernés en août 2020).

Manquerons-nous d’eau demain ?

Des expériences douloureuses dans le monde montrent à quelle vitesse des régions rurales ou de grandes capitales peuvent frôler l’épuisement de leurs ressources en eau : la ville du Cap a frisé la catastrophe en 2018 quand ses réservoirs, après trois ans de sécheresse, étaient tombés à 11% de leur capacité. Le retour des pluies et une gestion rigoureuse de la consommation ont permis à la capitale sud-africaine de surmonter la crise en 2020.

Comment éviter d’être à la merci de l’apport des pluies ?

Des solutions existent pour maintenir l’équilibre fragile entre nos besoins et l’aléa de l’offre naturelle en contexte de changement climatique. On parle de "gestion intégrée de la ressource en eau", qui vise à préserver le niveau des nappes d’eau souterraine, les débits des cours d’eau et à lutter contre les inondations et la salinisation des eaux en milieu côtier.

Parmi ces solutions, on trouve la recharge maîtrisée des aquifères.

La recharge maîtrisée des aquifères

Le concept de la recharge maîtrisée des aquifères consiste à stocker provisoirement, au sein d’un aquifère, de l’eau en excès de provenances diverses pour une utilisation différée.

L’expression englobe des méthodes visant à maintenir, améliorer et protéger les eaux souterraines sous pression quantitative et qualitative.

En qualité, en freinant ou repoussant une intrusion d’eau salée ou en utilisant la capacité épuratrice du sol, des berges des cours d’eau et de l’aquifère lui-même pour une épuration naturelle de l’eau. En quantité, car ces pratiques participent au rééquilibre des nappes surexploitées et au maintien des zones humides.