Faire la guerre est une activité humaine, violente, très ancienne - un recours à la force, généralement armée, entre plusieurs collectivités organisées, clans, factions ou États pour contraindre la partie adverse à se soumettre à sa volonté.
Parce qu’elle se joue sur des terrains, et plus généralement dans des espaces - le « théâtre des opérations » -, la guerre possède un environnement propre avec lequel elle entretient des relations multiples et protéiformes : en s’y déployant, elle le modifie au même moment par sa simple expression.
La magnitude et la diversité des conséquences environnementales des guerres n’ont cessé de progresser avec l’accroissement de la violence guerrière, des dimensions des armées en présence et surtout de la puissance d’armes qui se sont aussi diversifiées et spécialisées.
La Grande Guerre, un tournant majeur
La technicisation de la guerre initiée à la fin du 19e siècle sous l’impulsion de progrès technologiques et de l’armement et le recours massif à cet arsenal d’une puissance inédite marquent avec la Première Guerre mondiale (1914 -1918), appelée la Grande Guerre, l’entrée dans l’ère des guerres modernes mécanisées.
La Grande Guerre a été la première rupture anthropologique dans les relations de l’être humain avec son environnement. Jamais encore auparavant celui-ci n’avait été si profondément et si durablement bouleversé en si peu de temps. La guerre devient dès lors un facteur de l’anthropisation des milieux.
La naissance de l’écocide
C’est avec la guerre du Vietnam (1955-1975) et la Guerre froide que l’environnement devient délibérément visé par des actions militaires pour en déloger le combattant.
Avec le Vietnam, les effets environnementaux de la guerre deviennent brutalement visibles par des millions de téléspectateurs et de lecteurs. De cette prise de conscience naît, dans un cadre plus large de la critique de l’intervention militaire américaine au Vietnam, le nom et le concept « d’écocide ».
Des conséquences encore mal connues
Les études environnementales et historiques pour établir des liens entre des changements de l’état normal de notre environnement - voire des pollutions lorsque ces modifications sont synonymes de nuisances - et des conflits armés majeurs, restent locales, parcellaires et encore à leur balbutiement.
Nous mesurons tout juste aujourd’hui l’importance des traces plus que centenaires laissées par la Grande Guerre dans nos sols et les nappes.