Pour faire face à la multiplication d’événements naturels destructeurs, il est nécessaire de consolider, stimuler et coordonner l’effort de recherche national sur les risques.
16 février 2023
Ile de Saint-Martin

Quartier d'Orléans (île de Saint-Martin), le 13 septembre. 

© BRGM 

5 septembre 2017, l’ouragan Irma s’approche des Antilles. Son diamètre est de plus de 500 km et les vents qu’il produit dépassent les 300 km/h.

Dans les Antilles, sur les îles Saint-Martin et Saint-Barthélemy, tous les acteurs de la gestion de crise s’organisent dès le début de cet épisode exceptionnel. Les services de l’État et la sécurité civile passent les territoires en "alerte violette". Les experts et ingénieurs fournissent les éléments techniques au suivi de la crise. Les citoyens, rapidement confinés, apportent leur solidarité aux plus touchés.

Malgré cette mobilisation, le bilan est catastrophique dans la région avec des dizaines de morts et des millions d’euros de dégâts sur les bâtiments et les infrastructures.

Pour une approche globale et intégrative des savoirs

En décembre 2017, quelques mois après le passage dévastateur d’Irma, l’Agence nationale de la recherche décide de lancer un appel à projets centré sur les questions de vulnérabilité, de reconstruction, de relèvement et de résilience. Quatre projets sont financés pour analyser le retour d’expérience sur les territoires impactés par Irma.

Augmenter les capacités d’adaptation des territoires isolés, mieux décrire les caractéristiques socio-économiques des biens exposés, anticiper les crises pour y faire face le plus efficacement possible : autant de points identifiés pour améliorer la gestion des futures catastrophes dans les régions ultramarines. Plus globalement, c’est une certaine vision intégrée de la gestion des crises et des risques qui doit être reconsidérée.

Ceci est d’autant plus urgent que le dérèglement climatique provoque une nette augmentation des événements dus aux phénomènes naturels intenses, tels que les pluies, les inondations ou les fortes chaleurs, eux-mêmes sources potentielles de catastrophes technologiques et industrielles, comme l’a montré l’effet "cascade" observé à Fukushima en 2011.

Une nouvelle science des risques

Pour faire face à la multiplication de ces situations, il est nécessaire de consolider, de stimuler et de coordonner l’effort de recherche national sur les risques. Construire une approche globale et intégrative des savoirs, fédérant les géosciences, les sciences du climat et de l’environnement, l’ingénierie, les sciences de l’information, ainsi que les sciences humaines et sociales devient un enjeu majeur.

Ces objectifs sont au cœur d’une initiative inédite, un nouveau programme et équipement prioritaire de recherche (PEPR), IRiMa (pour "Gestion intégrée des risques pour des sociétés plus résilientes à l’ère des changements globaux"), coordonné par le BRGM, le CNRS et l’Université Grenoble Alpes.