Le Haut-Commissariat au Plan propose un plan d’action ambitieux pour développer la géothermie de surface, élaboré avec l’appui du BRGM.
14 octobre 2022
Plateforme expérimentale en géothermie du BRGM à Orléans

Différents types d'échangeurs souterrains des pompes à chaleur géothermiques sur la plateforme expérimentale en géothermie du BRGM (Orléans, Loiret, 2009).

© BRGM

Instance chargée de la réflexion prospective pour le compte de l’État, le Haut-Commissariat au Plan a pour mission d’éclairer les décisions des pouvoirs publics. Sa 12e note d'ouverture, parue le 11 octobre 2022, met en avant la géothermie de surface, énergie renouvelable et décarbonée issue de la chaleur de la Terre. Plus d'économies, plus d'indépendance, une énergie plus verte : comment la géothermie de surface peut-elle révolutionner le quotidien des Français ?

Un plan d’action pour faire décoller le secteur de la géothermie de surface en France

Le Haut-Commissariat au Plan considère possible et nécessaire le lancement d’un plan d’action ambitieux pour développer la géothermie de surface. Ce programme pourra contribuer substantiellement aux objectifs de la France en matière :

  • de souveraineté stratégique et énergétique,
  • d’atteinte de la neutralité carbone et de sortie des énergies fossiles.

Le BRGM a apporté son appui à l’élaboration de ce plan d’action en 4 volets pour rendre effectif le déploiement de cette énergie renouvelable sur l’ensemble du territoire métropolitain, dans le logement individuel, le résidentiel collectif et le tertiaire. Comment développer à grande échelle la géothermie de surface d’ici à 2050 ? Ce plan d’action propose de :

  1. Développer la formation de professionnels du secteur pour renforcer le socle de compétences et accroître le volume de l’offre. En 7 ans environ, pour un coût de 60 millions d’euros.
  2. Développer les capacités de forage et l’offre de systèmes de chauffage, actuellement insuffisantes pour répondre à une demande plus élevée. Montée en charge en 7 ans, avec des modalités à définir avec les acteurs de la filière et les industriels concernés.
  3. Réduire, pour les particuliers et le tertiaire, l’effort d’investissement initial et les risques financiers. C’est un dispositif d’incitation coordonné entre l’État, les collectivités territoriales et les organismes de financement qu’il convient de mettre en œuvre.
  4. Etablir de manière plus précise la cartographie du territoire, pour favoriser la développement de la géothermie de surface, en repérant notamment les zones les plus favorables à des forages performants.

La géothermie de surface, qu’est-ce que c’est ?

La géothermie de surface (ou superficielle) utilise l’énergie présente dans le sous-sol à des profondeurs variant de quelques mètres jusqu’à 200 mètres. À ces profondeurs, la température du sol est relativement constante toute l’année : autour de 10 à 20 °C. Une pompe à chaleur géothermique est utilisée pour restituer la chaleur, le froid ou le frais au niveau de température souhaité.

La géothermie de surface est adaptée à tous types de bâtiments (neuf, ancien, résidentiel, tertiaire, industriel ou agricole) et de toutes tailles (de la maison individuelle aux grands immeubles du tertiaire). Son potentiel est considérable. À ce jour en France métropolitaine, la géothermie de surface fournit seulement 3% de la chaleur renouvelable, soit un peu plus de 1% de la chaleur produite en France.

De mise en œuvre rapide, la géothermie, basée sur une matière énergétique gratuite et durable, ne rejette pas de gaz à effet de serre.

Transition énergétique : le BRGM agit pour le développement de la géothermie

Depuis plusieurs décennies, le BRGM, service géologique national, contribue au développement de solutions pour exploiter le potentiel de l’espace souterrain en tant que ressource énergétique.

Ses travaux dans le domaine de la transition énergétique visent notamment à favoriser le développement des différents types de géothermies pour produire chaleur, froid et électricité décarbonés.

Le Haut-commissariat au Plan, un appui aux décisions de l’État

Le Haut-commissariat au Plan est une instance chargée d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’État et d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels.

Cherchant à clarifier les enjeux et sensibiliser l’opinion à ces sujets pour susciter du débat public, il publie des notes d’ouverture succinctes et didactiques.