Le projet JOHANNA avait pour objectif de faire avancer la connaissance des dommages aux habitations provoqués par les submersions marines et les vagues lors des tempêtes.
27 avril 2015

Réalisé dans le cadre d'une convention de recherche financée par la Fondation MAIF et le BRGM en partenariat avec l'UBO, le projet JOHANNA a permis d’analyser les processus de dommages liés aux submersions marines et à l'effet des vagues, avec une application aux tempêtes Johanna et Xynthia. 

En s’appuyant sur la modélisation des processus de l’aléa et sur les données de compagnies d’assurance, les chercheurs ont pu tester la mise en place de modèles de prédiction des coûts des futurs événements.

JOHANNA : submersions marines, vers une prédiction des coûts des dommages

Camille André, chargé de projets et Sylvestre Le Roy, ingénieur risques naturel au BRGM présentent le projet JOHANNA, "Analyse des processus de dommages liés aux submersions marines et à l'effet des vagues - Application aux tempêtes Johanna et Xynthia". 

© Fondation MAIF 

-Le sujet de la recherche de cette thèse de doctorat a été l'analyse des dommages liés aux submersions marines des tempêtes Johanna et Xynthia sur les bâtiments d'habitation. Et ce, grâce à des données d'assurances obtenues grâce au partenariat de recherche pour comprendre les mécanismes d'endommagement sur les habitations et pour comprendre et expliquer les coûts observés lors de ces 2 tempêtes. Les données des assurances ont permis d'étudier les dommages et leur coût. Les données de modélisation étaient réellement là en support pour pouvoir reconstituer les submersions marines sur les territoires étudiés. 

-On a utilisé des modèles numériques pour reconstituer des tempêtes historiques et pour étudier, au niveau de chaque maison, les caractéristiques d'écoulement : hauteur d'eau, vitesse des courants, etc. Pour relier ces informations en termes d'aléas à l'endommagement du bâti. 

-On fait des scénarios de submersion pouvant se produire dans le futur et on évalue les coûts potentiels. Ces évaluations permettent de faire des choix en matière de prévention des risques. 

-Pour avoir le modèle le plus réaliste possible, on a utilisé des forçages dynamiques : on a pris en compte la chronologie des différents événements, la variation du niveau d'eau. On a travaillé à très haute résolution, de l'ordre du mètre, pour pouvoir intégrer les différents bâtiments dans les zones étudiées. On a pu comparer nos résultats à des observations de terrain menées suite aux événements. Des scientifiques ont relevé les traces de l'inondation. On les a comparées à nos modélisations pour constater qu'on avait de très bons résultats entre les observations et la simulation numérique. 

-Un événement concret, c'est par exemple qu'on a mieux compris quels étaient les éléments particulièrement susceptibles et vulnérables aux inondations marines. Dans les pavillons récents du bord de mer, les cloisons en plâtre avec éléments métalliques à l'intérieur sont très sensibles à l'inondation par l'eau salée. Il est déconseillé d'utiliser ce type de matériau dans l'aménagement des maisons sur le littoral. C'est un des résultats. D'un autre côté, dans la prévention des risques naturels par les gestionnaires sur le terrain, on dispose d'outils permettant d'évaluer les bénéfices des divers types de prévention et donc de faire des choix pour éviter à l'avenir un maximum de dommages.

Simulation numérique de la montée des eaux à Gâvres (Tempête Johanna, 2008)

Simulation de la submersion marine à Gâvres (Morbihan) causée par les franchissements de vagues lors de la marée haute du 10 mars 2008 (tempête Johanna). Animation réalisée par le BRGM, post-traitement des résultats issus du modèle SURF-WB. 

© BRGM 

Simulation numérique de la montée des eaux aux Bouchôleurs (Tempête Xynthia, 2010)

Modélisation numérique de la submersion marine à Yves et Châtelaillon (17) lors de la tempête Xynthia, le 28 février 2010. Animation réalisée par le BRGM, post-traitement des résultats issus du modèle SURF-WB.

© BRGM