L'espace souterrain doit devenir un atout pour l'aménagement durable des zones urbaines. En France, il faut informer et mobiliser élus et administrations pour que le monde souterrain devienne un espace d'avenir. Le BRGM acquiert, actualise, gère et diffuse des données sur le sous-sol qu'il organise en banques de données.
1 mars 2008
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© BRGM 

L’avenir des villes est-il sous nos pieds ?

La hausse des coûts des énergies et la nécessité de réduire les émissions de CO2 imposent des raisonnements nouveaux pour l'aménagement des villes avec moins de consommation d'espaces et moins de déplacements. Car plus la densité urbaine augmente et plus les consommations d'énergies par habitant diminuent. À cela s'ajoutent dans les grandes métropoles le manque d'espace et l'impossibilité de construire de nouvelles infrastructures aériennes. Le mitage des campagnes, le développement horizontal des villes "à l'américaine" avec des banlieues étalées sur des dizaines de kilomètres sont peut-être condamnés. À Paris, des élus s'interrogent sur la densification urbaine par la création de hautes tours près des portes périphériques. D'autres réflexions sont engagées pour aménager l'espace urbain souterrain. Le sous-sol est en effet la seule réserve d'espace disponible sur de grandes étendues. Des réseaux d'eau ou de transports l'utilisent déjà mais bien en deçà de ses possibilités. 

Loin d'être une hypothèse de sciencefiction, l'utilisation de l'espace souterrain est déjà une réalité dans nombre de pays depuis quelques dizaines d'années : Canada, Japon, Taiwan, Chine... En France, les réalisations sont encore peu nombreuses même si la question fait désormais l'objet d'études et de réflexions. 

Il faut au préalable définir les fonctions urbaines susceptibles d'être enterrées. Si l'on exclut l'habitat de nombreuses autres fonctions -travail, transport, commerce, culture, sport- peuvent très bien s'exercer à l'abri de la lumière du soleil. Les métros, des gares, des centres commerciaux, des lieux culturels utilisent déjà largement les sites souterrains sans créer de phénomènes de rejet par les utilisateurs. 

Des atouts indéniables 

Face au coût prohibitif du foncier en ville, l'utilisation du sous-sol peut être une solution particulièrement économique. En termes environnementaux, les avantages sont multiples : moins de déplacements et surtout moins de consommation énergétique. Ces choix peuvent aussi conduire à une construction durable : les matériaux extraits ne sont plus traités comme des déchets mais réutilisés sur place dans la construction avec donc moins de transport vers une décharge extérieure. 

Le sous-sol est aussi un patrimoine géologique et historique qui peut être mis en valeur, voire sauvé par l'urbanisation : de belles caves, des voûtes aux allures d'églises souterraines, pourraient ainsi trouver une nouvelle vie.

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