Pour accompagner la fermeture des grandes mines, en particulier de charbon et de fer, et la disparition de leurs exploitants, les pouvoirs publics mettent en place un plan d'action pour l'après-mine afin de gérer plus efficacement les sites miniers présentant des risques pour les personnes, les biens et l'environnement. Le BRGM se voit confier une mission "après-mine" par l'Etat.
1 mars 2006
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© BRGM 

Fin de l'extraction minière, place à "l'après-mine" 

Avec son charbon du Nord-Pas de Calais, son fer de Lorraine, sa potasse d'Alsace ou son or de Salsigne, la France a longtemps été une grande puissance minière permettant son essor industriel. Confrontées aux conditions techniques, environnementales et humaines de production, et à la concurrence des exploitations étrangères moins coûteuses, les mines emblématiques ont commencé à fermer les unes après les autres. Ainsi, l'arrêt total de la production de charbon est intervenu en décembre 1990 dans le Nord et en janvier 2003 dans le Sud. Le dernier puits d'extraction (La Houve en Moselle) a cessé son activité le 23 avril 2004 : place désormais à "l'après-mine" ! 

Mais après plus de 20 siècles d'exploitation (les premières extractions datent de l'époque gallo-romaine), cette activité a laissé des milliers de puits, de forages et de galeries qui constituent autant de dangers potentiels. 

Jusqu'à une période récente, la question du devenir de la mine après son abandon et surtout de son évolution ne se posait pas. Les exploitants miniers accompagnaient les mouvements du sol, entretenaient le bâti et géraient les eaux. Mais avec leur disparition, tout a changé en moins de 10 ans. 

En 1995, la dernière mine de fer ferme ses portes dans le bassin de Briey-Longwy en Lorraine, ce qui s'accompagne de l'arrêt des pompages d'exhaure modifiant logiquement le niveau artificiel de la nappe. En recherchant son niveau naturel, la nappe noie alors les anciennes galeries. Ce nouvel équilibre engendre des mouvements du sol et du sous-sol et provoque ponctuellement des désordres. En octobre 1996, des affaissements exceptionnels du sol se manifestent violemment à Auboué, avec des maisons lézardées, des chaussées déformées. Une inondation à Moyeuvre en 1998 et d'autres types d'impacts surviennent : dégradation de la qualité de l'eau souterraine, modification d'écoulement... 

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