Le projet européen HITI avait pour objectif de développer et de valider des outils adaptés à l’exploitation de réservoirs géothermiques haute à très haute température, voire supercritiques.
15 mars 2013
Drapeau de l'Union européenne.

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© Union européenne

Un projet innovant et indispensable au développement de l’exploitation des réservoirs supercritiques 

Le projet HITI (HIgh Temperature Instruments for supercritical geothermal reservoir characterization and exploitation), auquel le BRGM a participé, avait pour objectif  de développer et de valider des outils et des méthodes permettant de réaliser des mesures physico-chimiques en forages, à des conditions supercritiques (T ≥ 374°C, P ≥ 218 bar). 

Financé par l’Union Européenne dans le cadre du 6ème PCRD et d’une durée de 4 ans (2007-2010), ce projet vient en soutien au projet international IDDP (Iceland Deep Drilling Project). 

Ces outils et méthodes ont été testés, validés et utilisés dans les forages profonds du champ géothermique de Krafla. Ils pourront être aussi utilisés dans les forages de Reykjanes. 

Développement d’outils uniques 

Dans le cadre du projet HITI, plusieurs types d’outils et de méthodes résistants à de très hautes températures ont été développés. Parmi ces outils et méthodes, on peut citer : 

  • une multisonde PLT400, résistante à 400°C, pour faire des mesures de pression, température, débit et conductivité des fluides en forage profond (Calidus Engineering Ltd.) ; 
  • un outil de mesure de la résistivité électrique des roches en forage profond (Dual LateroLog, DLL), résistant à 300°C (Calidus Engineering Ltd., CNRS Montpellier) ; 
  • des mesures de résistivité électrique des carottes de forage et des expérimentations en laboratoire (CNRS Montpellier) ; 
  • une sonde gamma ray résistante à 300°C pour faire des profils de mesures en forage profond (ALT) ; 
  • un prototype de televiewer acoustique résistant à 300°C pour faire des profils en forage profond (ALT) (ALT) ; 
  • une fibre optique pour faire des mesures de température élevées le long des forages profonds (GFZ). 

Rôle du BRGM

En ce qui concerne le BRGM, il était chargé de : 

  • réaliser, tester et valider une sonde de température câblée pouvant faire des mesures jusqu’à 320°C ; 
  • développer, tester et valider la géothermométrie chimique pour de hautes températures (300-500°C), à partir du couple Na/Li (fig. 4) et les isotopes du lithium ; 
  • effectuer des tests de traçage chimique utilisant des composés organiques stables  jusqu’à des températures de 350°C (disulfonates de naphtalène) pour mettre en évidence des connexions hydrauliques entre forages, mieux comprendre la circulation des fluides profonds, estimer la vitesse de circulation de ces fluides et la capacité du réservoir. 

Par ailleurs, le BRGM était coordonnateur de la tâche "Prospects to 500°C" dont le but était de mettre en œuvre une stratégie de prospection et de nouveaux concepts pour développer de nouveaux outils de mesures fiables et performants (sondes de température et pression, gamma-ray, signal acoustique, conductivité et pH, collecteur d’échantillons, etc.) dans des conditions de température très élevées (jusqu’à 500°C). 

La promotion des outils réalisés dans le cadre de ce projet auprès d’utilisateurs potentiels et l’identification de marchés a été également réalisée. 

Partenaires et acteurs du projet HITI 

  • ISOR (Islande) - coordonnateur du projet, CNRS Montpellier (France), BRGM (France), Calidus Engineering Ltd. et Oxford Applied Technology Ltd. (Oxatec) (Royaume-Uni), ALT (Luxembourg), GFZ-Potsdam (Allemagne) et CRES (Grèce). 
  • Réalisation d’une thèse BRGM-ADEME avec le laboratoire de Géosciences de l’Université de Montpellier (Octobre 2007-décembre 2010), qui s’intitule : "Réservoirs hydro-géothermaux haute enthalpie : apport des propriétés pétro-physiques des basaltes". Auteur : M. Violay. Directeur de thèse : Ph. Pézard (Univ. Montpellier). Co-directeur de thèse : B. Sanjuan (BRGM). 

Les perspectives 

Les outils et méthodes développés et testés au cours de ce projet sont indispensables pour estimer le potentiel géothermique d’un champ de très haute température, mais aussi pour assurer la surveillance de ce champ au cours de son exploitation. 

En collaboration avec ISOR pour disposer d’un treuil et d’un câble de logging, ils pourraient s’avérer très utiles si des ressources géothermiques proches ou supérieures à 300°C étaient découvertes et exploitées à Bouillante, en Guadeloupe, ou dans d’autres îles des Caraïbes. 

Ces outils permettent au BRGM de consolider son positionnement international dans le domaine de la géothermie haute et très haute température.