L’atlas départemental mouvements de terrain du Territoire de Belfort met notamment en évidence l’importance des risques liés aux effondrements/affaissements karstiques, aux glissements de terrain et aux chutes de blocs. La prise en compte de ces phénomènes est donc primordiale pour l’aménagement du territoire et le développement de la ville de Belfort.
24 septembre 2020
Falaise de la citadelle de Belfort

Falaise de la citadelle de Belfort (Belfort, 2019).

© BRGM - M. Parizot

Le besoin

Dans le cadre d’une meilleure prise en compte des risques naturels dans la révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU), le BRGM a été sollicité par la mairie de Belfort afin de mener une étude de cartographie multi-aléas. Cette étude a été réalisée avec une contrainte temporelle forte afin de tenir le calendrier de révision du plan local d’urbanisme (PLU).

Les résultats

La démarche empirique utilisée, de type « expert », a consisté à évaluer, à l’échelle de la commune (soit 17,1 km²), les aléas des phénomènes redoutés pour une période de référence de 100 ans. A partir d’observations in situ, d’une bibliographie et des bases de données existantes, notamment le recensement des phénomènes historiques, ainsi que d’une synthèse géologique, spécifiquement réalisée dans le cadre de cette étude, les trois aléas ont été définis de manière distincte.

L’aléa effondrement/affaissement, lié à des cavités karstiques, a été défini suivant une approche multicritères analysant les différents processus pouvant aboutir à un désordre en surface. Sur le territoire de Belfort, l’aléa est principalement dû au phénomène de soutirage de matériaux recouvrant le karst calcaire. La rupture mécanique du toit rocheux de cavités est considérée comme très peu probable, exception faite du secteur de la grotte de Cravanche.

L’aléa glissement de terrain a été évalué selon le retour d’expérience du BRGM à partir de travaux menés dans des contextes lithologiques et morphologiques similaires. L’analyse s’est basée principalement sur des modèles numériques de terrains, des cartes géologiques et des relevés et observations effectués sur le terrain.

L’aléa chute de blocs a quant à lui été défini à partir de l’analyse des données numériques et d’investigations de terrain qui ont permis de cartographier des zones de départ (corniches rocheuses) et de définir, pour chacune d’elles, un indice d’activité (fréquence de départ), un indice d’intensité et une probabilité d’atteinte (propagation).

Cartographie des bâtiments en fonction des niveaux d’aléa

Cartographie des bâtiments en fonction des niveaux d’aléa, tous phénomènes confondus (Belfort, 2019).

© BRGM

L’utilisation

Les résultats de cette étude ont été intégrés par le service de l’urbanisme dans la révision du PLU de la ville de Belfort. Afin d’accompagner techniquement la mairie de Belfort dans cette démarche, des recommandations générales en matière d’urbanisme ont été formulées et une pré-analyse de risque a été réalisée pour chaque phénomène en croisant les enjeux (sans évaluation de la vulnérabilité) avec le niveau d’aléa évalué.

Les partenaires

  • Ville de Belfort
  • L’État a contribué au financement de cette étude au titre des Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs
La cascade du Dard dans le Jura

Le BRGM a fait preuve de réactivité avec une contrainte de temps forte. Cette étude nous apporte une connaissance des secteurs concernés par les aléas mouvements de terrain et chutes de blocs. Cette première étape, importante pour notre Plan Local d’Urbanisme, doit maintenant se décliner de manière plus opérationnelle. Ainsi, avant chaque projet situé dans ces secteurs, des études complémentaires confirmant ou non le risque et définissant concrètement les mesures à mettre en place seront nécessaires.

Patricia Derousseaux-Lebert, Directrice de l’urbanisme, ville de Belfort et Grand Belfort Communauté d’Agglomération