Le BRGM est mobilisé par la Préfecture de Mayotte et la DGPR pour répondre à une situation exceptionnelle et apporter un appui à la gestion de crise liée à l’essaim sismique qui frappe l’île depuis le 10 Mai 2018.
14 novembre 2019
Localisation des séismes de l’essaim sismo-volcanique de Mayotte entre le 10 mai 2018 et le 15 janvier 2019

Localisation des séismes de l’essaim sismo-volcanique de Mayotte entre le 10 mai 2018 et le 15 janvier 2019. 

© BRGM - Anne Lemoine 

Le besoin 

Une crise sismique en essaim, probablement liée à une éruption volcanique sous-marine de grande ampleur, a débuté le 10 mai 2018 à Mayotte. Une magnitude maximale de 5,9 a été atteinte le 15 mai 2018, ce qui constitue le plus fort événement connu dans la région de Mayotte, selon les données historiques disponibles. A fin février 2019, on comptait 1 608 séismes de magnitude supérieure à 3,5, 472 de magnitude supérieure à 4,0, et 29 de magnitude supérieure à 5,0. Les séismes ont provoqué des dégâts modérés et quelques blessés légers. Ils ont engendré une très vive inquiétude localement et souligné une forte vulnérabilité de Mayotte aux séismes. 

Les résultats 

Seul organisme public géo-scientifique présent à Mayotte, le BRGM est intervenu en appui aux autorités dès le début de la crise en leur fournissant des informations fiables afin qu’elles puissent gérer la crise, informer les médias et calmer l’angoisse des populations. Cela s’est fait notamment via : 

  • la mise en place d’un suivi quotidien de la sismicité grâce aux signaux des stations sismiques opérées par le BRGM à Mayotte, et aux signaux provenant des réseaux sismologiques internationaux et de proximité, 
  • la transmission régulière de plus d’une centaine de bulletins de situation sismologiques au Préfet de Mayotte et aux différents ministères concernés ; 
  • la participation d’un de ses experts à une mission interministérielle d’évaluation ; 
  • la réponse aux sollicitations de la presse et l’élaboration de pages internet dédiées sur le site BRGM à destination du grand public et des médias, avec FAQ. 

L’ampleur du phénomène volcano-sismique en cause a par ailleurs entraîné, sous l’impulsion du BRGM, une mobilisation de la communauté scientifique afin de comprendre les phénomènes en cours et leur évolution. Des projets scientifiques d’envergure ont été lancés : campagne océanographique hauturière « SISMAORE », projet ANR « COYOTES » et projet TelluS-Mayotte piloté par CNRS/INSU qui a permis le déploiement, entre février et mars 2019, de sismomètres à terre et en mer pour renforcer le réseau d’observation et dans lequel le BRGM est associé. A cette occasion, le BRGM a déployé une station accélérométrique supplémentaire sur l’île et modernisé son réseau existant. 

Lac Dziani, vestige de l’activité volcanique récente

Lac Dziani, vestige de l’activité volcanique récente (Mayotte, 2019). 

© BRGM - Frédéric Tronel 

L’utilisation 

Le suivi de la sismicité par les stations mahoraises a permis une meilleure interprétation des signaux sismiques, une localisation et estimation de magnitude des séismes plus précise que celle des réseaux internationaux, de même qu’un abaissement du seuil de détection de la magnitude par rapport à ces réseaux. Il en résulte une plus grande richesse des données au profit de la compréhension des phénomènes et de la lecture de l’évolution de la crise, soulignant l’importance d’un réseau sismologique de qualité.

Padzas de Sazilé-Bé sur l'île de Mayotte

Pendant des années, nous avons essentiellement travaillé avec le BRGM sur la crise de l’eau, les glissements de terrain… Mais, depuis mai 2018, la crise sismique nous a incités à avoir recours à ses scientifiques pour délivrer des explications à destination de la population, particulièrement inquiète et mal informée. Le BRGM est identifié désormais, ici, comme expert des phénomènes sismiques et volcaniques. Nous espérons qu’il consolidera ses équipes et ses dispositifs techniques sur place pour mieux étudier ce phénomène.

Étienne Guillet, directeur de cabinet du préfet de Mayotte

Les partenaires 

  • Direction Générale de la Prévention des Risques du Ministère chargé de l’Environnement 
  • Partenaires scientifiques : CNRS/INSU, IPG Paris, IPG Strasbourg, Ecole Nationale Supérieure, Université de la Réunion, IFREMER, Observatoire du Piton de la Fournaise, ISTERRE, LIENSs, Université de Clermont