L’évaluation de l’aléa rocheux sur le flanc est de la calanque de Port-Miou a été menée suivant la nouvelle méthode MEZAP (utilisée pour le zonage de l’aléa chute de pierres dans le cadre des PPRN), adaptée au contexte local en termes d’échéance et d’intensité afin de prendre en compte la vulnérabilité spécifique des enjeux du secteur.
25 septembre 2020
Calanque de Port-Miou à Cassis

Calanque de Port-Miou à Cassis (Bouches-du-Rhône, 2019).

© BRGM - E. Equilbey

Le besoin

A la demande du Service Mer Eau Environnement de la DDTM des Bouches-du-Rhône, le BRGM a réalisé une évaluation de l’aléa rocheux sur le flanc est de la calanque de Port-Miou à Cassis, à l’échelle du site. Une approche adaptée à la problématique de décision de renouvellement d’Autorisation d’Occupation Temporaire du Domaine Public Maritime (pour une durée de 15 ans : bateaux en mouillage et circulation piétonne sur les pontons), dans une zone exposée aux éboulement rocheux a ainsi été proposée.

Les résultats

Les classes d’intensité de MEZAP, calées sur les énergies d’endommagement modéré et fort d’une maison d’habitation classique, ont été adaptées afin de tenir compte des seuils énergétiques d’endommagement bien plus bas des bateaux de plaisance. Des classes d’intensité de risques spécifiques à ce type d’enjeu ont ainsi été définies, puis transposées de l’énergie au volume, comme avec MEZAP.     

La cartographie du risque établie vis-à-vis de la circulation piétonne en fond de calanque confirme la pertinence de l’arrêté d’interdiction de l’accès au public, en effet, 120 mètres linéaires seulement de ponton (à mi-parcours) ne sont pas concernés par un zonage de risque élevé.

Concernant les aires organisées de mouillage de bateaux, quatre zones de risque de niveau élevé sont actuellement identifiées :

  • une première zone au droit du secteur de falaise le plus actif connu (de plus particulièrement haute, à plus de 25 m);
  • après une interruption sur 60 m, une deuxième zone de risque plus au sud sur un linéaire de falaises là encore hautes (20/25 m de dénivelé);
  • puis deux zones distinctes aux extrémités nord et sud de la Calanque pour des falaises plus basses (10 - 12 m de haut).  

Un des rares bâtiments fixes (Club Nautique de Port-Miou) est également situé en zone de risque de niveau élevé.

L’utilisation

Ce premier diagnostic de risques rocheux à l’échelle du site est basé avant tout sur une observation visuelle à distance. De plus, certains facteurs difficilement quantifiables (comme la végétation) n’ont pas été pris en compte. La méthode employée reste majorante, sécuritaire (calée sur l’endommagement potentiel avant tout) et les niveaux obtenus restent à relativiser au vu de l’activité rocheuse basse du site. Aucun risque visible immédiat ou imminent n’a par ailleurs été constaté. Sur les secteurs de risque élevé qui pourraient perdurer dans le projet de réaménagement en cours de définition, un diagnostic rocheux ponctuel plus détaillé est conseillé (notamment encordé, couplé à des profils trajectographiques) afin de confirmer, ou infirmer, la pertinence du risque, sur les deux décennies à venir. Dans l’affirmative d’un risque persistant, des solutions d’aménagement adaptées, pourront être proposées, parmi lesquelles : 

  • Gel du mouillage sur les emplacements fortement exposés (suppression des enjeux) ;
  • Recul de la ligne de mouillage plus en aval (déplacement des enjeux) ;
  • Mise en place de parades rocheuses adaptées (suppression de l’aléa ou du risque). Dans le cas ici, cela pourrait passer par des méthodes (purge, ancrages) ne laissant pas ou peu d’impact visuel conséquent sur cette zone du Parc National des Calanques.

Les partenaires

  • Direction Territoriale des Territoires et de la Mer des Bouches-du-Rhône (DDTM13)
Cartographie du risque rocheux

Cartographie du risque rocheux : usage piéton et mouillage de bateau (Calanque de Port-Miou à Cassis, 2019).

© BRGM - E. Equilbey