En cas de crise (catastrophe naturelle, épizootie…) entraînant une forte mortalité animale, le choix de l’implantation de sites d’enfouissement de carcasses d’animaux doit pouvoir se faire rapidement, dans une zone favorable et sans porter atteinte ni à l’homme ni à l’environnement. Afin d’anticiper la gestion d’une telle situation, une recherche de zones potentiellement favorables à l’enfouissement de carcasses animales a été réalisée en Guadeloupe.
7 septembre 2020
Cartographie des zones potentiellement favorables à l’enfouissement de carcasses animales

Cartographie des zones potentiellement favorables à l’enfouissement de carcasses animales en Guadeloupe (2019).

© BRGM Guadeloupe

Le besoin

L’exercice « EU Richter Caraïbes 2017 », conduit en mars 2017 en Guadeloupe a mis en évidence des lacunes concernant le traitement d’urgence des carcasses d’animaux engendrées par une forte mortalité. La voie d’élimination préférentielle pour ce type de déchets reste l’équarrissage, mais une saturation des installations adaptées peut survenir en cas de crise majeure. L’incinération et l’enfouissement deviennent alors des alternatives à envisager. La Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) de Guadeloupe s’est ainsi rapproché du BRGM afin d’identifier, sur l’ensemble du territoire guadeloupéen, les zones potentiellement favorables à l’enfouissement de carcasses animales.

Les résultats

Ainsi, un outil cartographique d’aide à la décision sous forme de Système d’Information Géographique (SIG) a été développé afin d’identifier, sur l’ensemble du département guadeloupéen, les zones de contraintes potentiellement favorables (éloignement des zones urbanisées par exemple) ou défavorables (comme la proximité d’un captage d’eau potable, une pente trop forte …). Il est à noter que tout site d’enfouissement doit obligatoirement être validé par un hydrogéologue agréé.

Les critères retenus ont été choisis après analyse de la réglementation, des procédures des administrations, d’un retour d’expérience de travaux similaires réalisés par le BRGM dans d’autres départements et à dires d’expert. Ces critères ont ensuite été intégrés dans une procédure d’analyse multicritère.

Au final, les zones favorables, localisées en Grande-Terre, en Basse-Terre et à la Désirade, représentent 1% du territoire guadeloupéen et les zones dont le caractère favorable reste à vérifier représentent, quant à elles, environ 17% du territoire.

L’utilisation

Le comité de pilotage composé de la DAAF, du Service Interministeriel de Défense et de Protection Civile (SIDPC) et de l’Agence Régionale de Santé (ARS) a permis d’orienter les travaux du BRGM vers la réalisation d’un outil opérationnel pour l’ensemble des parties prenantes. A ce jour, l’outil n’a pas encore été utilisé pour une crise réelle mais il devrait être utilisé dans le cadre d’un exercice du Plan d’Intervention Sanitaire d’Urgence (PISU), programmé dans les mois à venir.

Le travail réalisé par le BRGM permet désormais aux autorités compétentes et à l’hydrogéologue agréé de déterminer le site d’enfouissement le plus adéquat et ce, dans les meilleurs délais.

Les partenaires

  • DAAF 971
Volcan de la Soufrière, Guadeloupe

Lors d’une catastrophe naturelle ou d’une épizootie, comment gérer un afflux de carcasses d’animaux ? L’enfouissement est la solution la plus efficace en cas de dépassement des capacités de traitement, mais les zones choisies doivent répondre à des analyses multi-critères et à l’expertise d’un hydrogéologue. Suite à un exercice séisme de grand ampleur, les services de l’État ont souhaité disposer d’un outil d’aide à la décision pour identifier les zones susceptibles d’être les plus propices à des enfouissements. Le partenariat entre le DAAF et le BRGM a permis d’atteindre cet objectif.

Alexandre DUCROT, DAAF Guadeloupe