De façon à assurer la protection et la conservation des eaux superficielles et souterraines, Toulouse métropole, et en particulier sa direction du Cycle de l’eau, a sollicité le BRGM afin d’élaborer un système d’information sur les eaux souterraines ainsi qu’une carte de zonage de la favorabilité du sous-sol de la métropole à l’infiltration des eaux pluviales.
24 octobre 2023
Calcul d’Indice de Capacité d'Infiltration (ICI) final par cumul du maximum d’information (Métropole Toulousaine, 2022).

Calcul d’Indice de Capacité d'Infiltration (ICI) final par cumul du maximum d’information (Métropole Toulousaine, 2022).

© BRGM

Le besoin

La gestion des eaux pluviales connait un changement de paradigme depuis deux décennies, la mise en place de techniques moins lourdes et moins onéreuses remettant l’eau au cœur de l’aménagement urbain. Basé sur une gestion intégrée des eaux pluviales, privilégiant la gestion à la source par les techniques alternatives, ce changement de stratégie permet un grand nombre d’externalités positives en contribuant à la nature en ville, au bien-être en ville, à la lutte contre les ilots de chaleur urbains et à la préservation de la ressource par l’infiltration et l’abattement des pollutions véhiculées par les eaux pluviales. C’est dans ce contexte que Toulouse métropole a sollicité le BRGM afin de produire une carte de zonage de la favorabilité du sous-sol de la métropole à l’infiltration des eaux pluviales.

Les résultats

Plusieurs développements innovants ont été réalisés dans le cadre de ce projet, notamment un système de gestion de base de données (SGBD) inédit capitalisant les données géotechniques de la métropole, un méta modèle de montée des eaux souterraines et un modèle tridimensionnel de la perméabilité des sols comprenant plus de 14 millions de mailles. Le calcul de l’indice de capacité d’infiltration (ICI) a été réalisé en valorisant au maximum les données disponibles. Il s’agit d’un calcul complexe et original qui a été adapté aux caractéristiques hydrogéologiques de la métropole de Toulouse. La méthode retenue, sur proposition du BRGM, dite de cumul du maximum d’information, a été validée sur les points de contrôle de la métropole et a permis de produire un zonage (de très favorable à peu favorable) comparable à celui réalisé dans le cadre du projet « Phoebus » pour le compte de Rennes Métropole. La cartographie ainsi obtenue s’avère adaptée comme outil d’aide à la décision incitatif. Les résultats du projet ont été présentés, de la manière la plus pédagogique possible, aux divers acteurs de l’eau de la Métropole.

Les Orgues d'Ille-sur-Têt, Occitanie

Nous remercions le BRGM d’avoir réussi à traduire un gros travail de recherche en quelques slides, en propos simples et compréhensibles, et en acceptant que ce travail ne permette de valoriser, pour le moment, qu’une petite partie de tout ce qui a été réalisé. Ce fut un plaisir de travailler avec l’équipe projet dont je salue la qualité d’écoute face à nos problématiques et la capacité de réadaptation de ses travaux.

Benoît Couillet, chef de projet Schéma directeur de gestion des eaux pluviales, Toulouse Métropole

L’utilisation

Les services eau et aménagement de Toulouse Métropole se sont appropriés la cartographie produite dans le cadre du projet CAPITOUL et ont travaillé sur une charte couleur privilégiant des tons pastel afin de faciliter la communication. La carte ainsi produite fournit des orientations en termes de potentiel d’infiltration pour les études préliminaires sans pour autant se substituer:

  • A l'obligation du porteur de projet de réaliser des études hydrogéologiques, au droit du projet, pour caractériser le niveau de nappe et réaliser des tests de perméabilité,
  • Au cadre légal et aux obligations règlementaires au titre du code de l'environnement,
  • A la prise en considération d’autres prescriptions (PPR inondation, mouvement de terrain, retrait-gonflement d’argiles, …).

L’absence de suivi long terme et de réseaux piézométriques denses sur la métropole Toulousaine constituant une des difficultés rencontrées lors du calcul des capacités d’infiltration au cours du projet, la métropole envisage dorénavant de se doter d’un nouveau réseau, d’une quarantaine d’ouvrages, et de mettre en place un suivi régulier de ceux-ci.

En outre, l’ensemble des données collectées et traitées lors de ce projet pourra être exploité dans le cadre d’autres projets de la Métropole mis en œuvre pour lutter contre l’imperméabilisation.

Les partenaires

  • Toulouse Métropole