Mesures microgravimétriques (Mont-Aimé, 2021).
© BRGM
Le besoin
Le Mont-Aimé, sur lequel on trouve des traces d’occupation remontant au Néolithique, est un site touristique qui accueille de nombreux visiteurs et évènements ponctuels. L’étude du BRGM, réalisée entre 2021 et 2022, visait à améliorer la connaissance sur les cavités souterraines (et vestiges archéologiques) afin d’en prévenir les risques d’effondrement et ainsi sécuriser les visiteurs.
Les résultats
Diverses méthodes et actions transverses ont été mises en œuvre par le BRGM :
- Recherche de l’existence de cavités dans les écrits : l’histoire du site est riche. A plusieurs reprises, il est fait mention d’immenses salles souterraines ;
- Recensement des cavités par méthodes aériennes : un relevé LiDAR a été réalisé dans le cadre de l’étude. Cette méthode permet de s’affranchir de la végétation (test pour l’application en milieu couvert permanent, type Amazonie). L’analyse des données (par traitements semi-automatiques) a permi de détecter plus de 200 indices morphologiques sur l’ensemble du site, dont 40 sur, ou à proximité de la partie sommitale de la butte. Soixante dépressions ont été vérifiées sur le terrain parmi lesquelles sept ont été identifiées comme en lien possible avec des cavités ;
- Détection des cavités à l’aide de méthodes géophysiques et géotechniques : 15 anomalies microgravimétriques négatives ont ainsi été mises en évidence puis contrôlées par la réalisation de 28 sondages destructifs (avec inspections caméra). Aucun vide franc notable n’a été détecté, mais il existe de nombreux passages décomprimés ;
- Cartographie 3D et diagnostic de stabilité des cavités souterraines accessibles : deux cavités (et ouvrages anthropiques) ont été levées au scanner laser mobile. Leur cartographie a permis de corriger l’effet gravimétrique induit sur les résultats microgravimétriques et ainsi de mettre en évidence des anomalies résiduelles persistantes, en lien éventuel avec des cavités non connues.
Les conclusions de l’étude ont permis d’identifier qu’une exploitation souterraine plus étendue que les cavités visitables à ce jour reste probable, mais d’une ampleur beaucoup plus modeste que ce qui est évoqué dans les récits et légendes, et principalement guidée par les fractures calées sur d’anciens conduits karstiques.
Vue 3D générale des objets levés au scanner laser mobile (nuances de gris : surface ; dégradé de couleurs : altitude en souterrain) (Mont-Aimé, 2021).
© BRGM
L’utilisation
Les résultats de cette étude permettront à l’Agglo d’Epernay et à la commune de Bergères de mettre en place une gestion des risques liés à la présence de cavités souterraines adaptée à leur nature et à l’occupation du site et ainsi garantir la sécurité des visiteurs. Ils pourront également être utilisés pour valoriser le patrimoine exceptionnel du site.
Le BRGM nous a accompagnés dans la réalisation d’un levé LIDAR pour obtenir un socle topographique ainsi que des données scientifiques indiscutables qui lèvent les inconnues et déconstruisent le mythe du Mont-Aimé. En effet, ce site présente des potentiels touristiques et paysagers majeurs. Grâce aux connaissances acquises, tant en surface et qu’en profondeur, nous allons pouvoir envisager des travaux d’aménagement tout en préservant l’existant et les risques d’effondrement liés à la présence de cavités souterraines.
Les partenaires
- Communauté d’Agglomération Epernay, Coteaux et Plaine de Champagne (Epernay Agglo Champagne)
- Commune de Bergères-lès-Vertus
