Le besoin
Cette étude, commandée par la DGEC au BRGM, vise à répondre à l’article 107 de la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (texte élaboré par la Commission mixte paritaire) : « Le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les potentialités relatives à la géothermie dans les zones non interconnectées (ZNI) au réseau métropolitain, en particulier à La Réunion ». En accord avec la DGEC, le périmètre de cette étude comprend les îles volcaniques de Guadeloupe, Martinique, La Réunion et Mayotte. Le cas particulier de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, qui a la volonté d’étudier la contribution possible de la géothermie pour produire de la chaleur, a également été intégré.
Les résultats
Après avoir préalablement rappelé les différents types de géothermie et les principaux objectifs des Programmations Pluriannuelles de l’Energie (PPE) de chacune des îles, un bilan de l’exploration géothermique et des exploitations existantes sur ces territoires est dressé. Les principales conclusions et recommandations y sont données. Il ressort que :
- La Guadeloupe est le territoire qui présente les plus fortes potentialités de géothermie, avec la région de Bouillante qui est, pour l’instant, la seule zone à produire de l’électricité d’origine géothermique, depuis 1986. Sa centrale, d’une capacité de production de 15 MWe qui devrait très bientôt passer à 25 MWe, génère actuellement jusqu’à 110 GWh/an (représentant environ 6% de la consommation annuelle d’électricité de l’île), et classe ainsi l’île dans le top 12 mondial des territoires produisant de l’électricité d’origine géothermique.
- Pour ce qui est des autres ZNI, il n’existe actuellement aucune production d’électricité d’origine géothermique, même si les travaux d’exploration géothermique de surface ont été nombreux sur les îles de la Martinique et de La Réunion, depuis les années 1970-1980, et sur l’île de Mayotte, depuis 2005. Pour la Martinique et Mayotte, plusieurs sites d’implantation de forages d’exploration profonds ont été proposés. Pour la Réunion, plusieurs zones d’intérêt avéré et à confirmer ont été définies, dont certaines requièrent encore des compléments d’exploration de surface.
- Si la température est bien présente dans les îles volcaniques et assez facile à estimer, la perméabilité des réservoirs et les débits d’eau des forages sont difficilement prédictibles, et par là même, le potentiel géothermique exploitable.
- Contrairement à La Réunion et St Pierre et Miquelon, le contexte des Antilles et de Mayotte est défavorable au développement de la géothermie de surface.
L’utilisation
Le rapport issu de cette étude a été validé et approuvé par la DGEC et doit être remis au Parlement par le Gouvernement. Les conclusions mentionnent que, pour la Guadeloupe, le développement géothermique de la région de Bouillante reste encore important : plus de 50 MWe supplémentaires dès les années 2030-2035, représentant une production d’électricité couvrant autour de 30% des besoins annuels de l’île, sans compter des apports éventuels de la région de la Soufrière. Sur les îles de la Réunion, de la Martinique et de Mayotte, il est nécessaire de combler le nombre insuffisant de forages profonds réalisés depuis les années 1970 (5 au total) pour valider (ou non) les résultats de l’exploration de surface sur les sites déjà sélectionnés.
Afin d’accélérer le développement de la géothermie dans ces ZNI, il est recommandé, en priorité, de procéder à des simplifications administratives des montages de projets et de mieux couvrir le risque financier de ne pas trouver de ressources exploitables. Il est également indispensable de prendre en compte, très en amont, toutes les contraintes sociétales, économiques et environnementales, ainsi que la maîtrise des risques naturels et industriels, afin que les projets de géothermie fassent l’objet d’une appropriation par les populations locales et renforcent la symbolique de « terre préservée » de ces territoires. En dehors de la production d’électricité, d’autres usages directs de la chaleur associés à des systèmes géothermiques de plus basse température, également présents dans ces territoires, peuvent être développés.
Les partenaires
- Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC)
- ADEME
Rapports publics
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Projet BD GTH DOM : Vers une plateforme d’information sur l’exploration géothermique de haute température en contexte volcanique dans les îles d’Outre-mer - Rapport final
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Geochemical characteristics of the main high-temperature geothermal fluids presently known in the Caribbean islands. Final report
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Exploration des potentielles ressources géothermiques profondes de Petite Terre (Mayotte). Rapport final