La carte géologique de l’Afrique a une longue histoire. Fruit d’un considérable capital de connaissances constitué par les géologues durant des décennies, une version très complète en a été publiée en quatre feuilles à l’échelle du 1/5 000 000 à la fin des années 80, sous l’égide de l’UNESCO et de la Commission de la carte géologique du Monde (CCGM).
En 2004, à l’occasion du Congrès de géologie africaine organisé par le BRGM à Orléans, une nouvelle carte géologique est publiée, cette fois sur une feuille, à l'échelle 1/10 000 000. Enrichie et mise à jour à partir des nouvelles données collectées sur l’ensemble des pays africains dans le cadre du projet "SIG Afrique", elle offre notamment une couche supplémentaire d’informations, sur les ressources minérales.
De nombreuses évolutions
La carte mise à jour, publiée à l’occasion du 35e Congrès géologique international, en version papier et numérique, a profité des nouvelles connaissances acquises durant la dernière décennie, grâce aux programmes de cartographie géologique conduits en Afrique par le BRGM dans le cadre de l’appui institutionnel, qui ont abouti à la publication de nouvelles synthèses nationales. Elle prend également en compte les principales publications scientifiques produites sur le sujet dans les années 2000.
Fruit d’une collaboration entre le conseil scientifique de l’IGC (Congrès géologique international), la CCGM et la GSAF (Société géologique d’Afrique), sous coordination scientifique du BRGM et avec la participation de nombreux co-auteurs sur des aspects spécifiques, elle reflète plusieurs évolutions notables.
Un très important travail de mise à jour de la légende a été effectué, en intégrant les standards de la charte internationale chronostratigraphique publiée par la Commission internationale de stratigraphie. Les appellations des diverses tranches de temps ont ainsi été harmonisées. Le nouveau code couleur affecté à ces subdivisions a également été adopté, suivant les préconisations de la CCGM. Ceci place le "temps" comme premier paramètre d’entrée dans la carte, en mettant la nature des roches au second plan. La gamme de couleurs affectées à une période donnée étant homogénéisée, on peut visualiser immédiatement la période qui caractérise une région. Quant à l’information lithologique, hier souvent au premier plan, elle apparaît désormais en surcharge sur la carte.
D’autres ajouts ont été apportés, notamment des informations ponctuelles, telles que les occurrences de kimberlites diamantifères et de "carbonatites" (laves très particulières de composition essentiellement carbonatée), ainsi que les volcans actifs et les impacts de météorites.
Mission de reconnaissance cartographique dans les monts de Pungo Andago (Angola, 2007).
© BRGM - Jean-Yves Roig