Le BRGM a développé des méthodes permettant d’identifier, sur le bassin Loire-Bretagne (155 000 km²), la sensibilité des cours d’eau et la variation des emprises des zones humides liées aux prélèvements dans les eaux souterraines. Ce projet fournit de multiples applications pour la gestion collective et structurelle des hydrosystèmes, notamment afin d’orienter les politiques de l’eau, aider à la gestion de crise…
26 octobre 2021
Grille finale de l’épaisseur de la zone non saturée en période de hautes eaux (HE) au pas de 250 m (Bassin Loire-Bretagne, 2019).

Grille finale de l’épaisseur de la zone non saturée en période de hautes eaux (HE) au pas de 250 m (Bassin Loire-Bretagne, 2019).

© BRGM

Le besoin

Ce projet, réalisé en partenariat avec l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, avait pour objectif de répondre à la problématique posée par la Directive Cadre sur l’Eau sur la définition du bon état quantitatif et sur le principe de la gestion équilibrée, qui impose que les prélèvements ne dépassent pas la capacité de renouvellement de la ressource disponible. Ces volumes prélevés doivent alors être dimensionnés afin de tenir compte de la nécessaire alimentation en eau des écosystèmes aquatiques de surface et des zones humides directement dépendantes de ces ressources.

Cartographie du potentiel d’interaction entre eaux souterraines et eaux de surface (zone humide du lac de Grand Lieu, département 44, 2019).

Cartographie du potentiel d’interaction entre eaux souterraines et eaux de surface (zone humide du lac de Grand Lieu, département 44, 2019). 

© BRGM

Les résultats

Cette étude a permis de développer des méthodes visant à identifier la sensibilité des cours d’eau et la variation des emprises des zones humides liées aux prélèvements dans les eaux souterraines sur l’ensemble du bassin Loire-Bretagne.

Dans un premier temps, les niveaux minimum et maximum de la zone non saturée ont été calculés en fonction du contexte hydrogéologique grâce à des méthodes géostatistiques. A partir de ces données interpolées, la seconde étape a consisté à qualifier un lien potentiel entre les eaux souterraines et les eaux de surface. Des données et des indicateurs ciblés ont été utilisés, permettant de valider ou d’invalider ce lien grâce à une méthode de classifcation. Le dernier volet de cette étude a consisté à identifier les cours d’eau sensibles aux prélèvements d’eau souterraine, c’est-à-dire les secteurs où le débit serait devenu insuffisant pour assurer la continuité écologique ou les différents usages. La carte finale est issue d’une combinaison entre les zones de sensibilité autour des cours d’eau, définie à l’aide des paramètres hydrodynamiques, et les différences du sens d’écoulement entre les hautes eaux et les basses eaux.

L’utilisation

Les deux cartes produites dans le cadre de cette étude constituent des outils d’orientation et de planification pour les futures politiques de l’eau à l’échelle du bassin, pour la prise de décision en gestion de crise (sécheresse et inondation) ou encore pour faire évoluer les zonages du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) et les délimitations des Zones de Répartition des Eaux (ZRE). Toutefois, compte-tenu des données utilisées et de leur échelle de validité, cette cartographie doit être considérée comme indicative à l’échelle d’utilisation définie et ne peut pas se substituer à des études plus locales.

Les partenaires

  • Agence de l’Eau Loire-Bretagne