Le besoin
Dans le contexte actuel de changement climatique, de nombreux secteurs à enjeux économiques et humains, tels que la zone industrielle de Jarry (cœur économique de Guadeloupe) et la ville de Pointe-à-Pitre, sont de plus en plus vulnérables aux aléas côtiers. Ainsi, il est crucial d'évaluer l'impact économique, direct et indirect, que pourraient générer la submersion marine et le recul du trait de côte en l’absence d’actions d'adaptation, destinées à en réduire les effets.
Ce projet vise ainsi à fournir aux décideurs locaux une évaluation précise des stratégies d'adaptation les plus pertinentes afin de réduire les impacts des risques côtiers et améliorer la résilience de la Guadeloupe face au changement climatique.
Zones submergées, hauteurs d’eau, bâtiments et routes exposées - résultats de la modélisation pour l’évènement de référence à l’horizon 2050.
© BRGM
Les résultats
La méthodologie utilisée par le BRGM dans cette étude combine modélisation hydrodynamique de la submersion marine, recueil de données auprès des acteurs locaux (chefs d’entreprises et services publics) et calculs économiques. La première phase avait vocation à déterminer les coûts directs de la submersion tandis que la seconde phase s’est concentrée sur les coûts indirects sur les zones de Jarry et Pointe-à-Pitre. Une dernière phase permettra de fournir une évaluation pour le site pilote de Sainte-Anne (cas d’une station balnéaire) puis, plus globalement, pour l’ensemble du territoire et de proposer des stratégies d’adaptation construites en collaboration avec les acteurs locaux.
Sur la zone de Jarry, les coûts directs ont ainsi été évalués à 21 M€ en situation actuelle et environ 24 M€ en 2050, en tenant compte de la hausse du niveau de la mer. Le coût indirect induit par le scénario de submersion modélisé est quant à lui estimé à 4 M€.
Sur la zone de Pointe-à-Pitre, l’étude révèle une plus forte vulnérabilité. En effet, si les coûts directs sont identiques à ceux calculés pour la zone de Jarry, les coût indirects y sont bien supérieurs puisqu’ils s’élèvent à 13 M€, correspondant ainsi à 54% des coûts directs à l’horizon 2050.
L’utilisation
Les résultats des différentes phases de cette étude visent à aider les acteurs locaux à construire des stratégies d’adaptation pertinentes au regard des enjeux économiques du changement climatique sur le littoral de la Guadeloupe. L’objectif est notamment de faciliter la mise en place de mesures concrètes pour protéger les secteurs vulnérables.
Nous menons un travail d’accompagnement à l’adaptation au changement climatique de plus en plus approfondi depuis près de six ans. L’étude vient donc compléter nos travaux avec une analyse plus précise sur des zones urbaines et économiques. Une troisième étude de cas devrait être menée sur une zone touristique à Sainte-Anne. Ce projet répond aux besoins d’objectiver, de manière chiffrée, les conséquences de l’inaction et de sensibiliser les acteurs économiques et les collectivités.
Les partenaires
- ADEME Guadeloupe
- CCI des îles de Guadeloupe
- Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DEAL)
- Région Guadeloupe