Dans de cadre de sa stratégie 2100, le Syndicat Départemental des eaux de l’Aube (SDDEA) s’est associé au BRGM afin de répondre aux questions relatives à l’impact du changement climatique sur sa ressource en eau. La première action fixée par l’accord cadre SDDEA-BRGM visait à dresser un état des lieux des connaissances sur la ressource en eau.
9 août 2024
Localisation de la zone d’étude.

Localisation de la zone d’étude.

© BRGM

Le besoin

Dans le cadre de la mise en place de sa stratégie 2100, le SDDEA a décidé d’étudier l’impact du changement climatique sur les ressources en eau souterraine et distribuée visant : 

  • une gestion intégrée et durable du cycle complet de l’eau, 
  • l’identification de ressources stratégiques, 
  • la pérennisation et la protection de la ressource 

Ces objectifs partagés entre le BRGM et le SDDEA ont abouti à un état des lieux des connaissances sur la ressource en eau, qui constitue la première action de l’accord cadre SDDEA-BRGM signé en 2018.

Les résultats

Le degré de connaissances générales disponibles sur les ressources en eau du territoire d’action du SDDEA a été évalué, toutes thématiques confondues : géologie, caractéristiques hydrogéologiques, quantité et qualité de l’eau, données climatiques, de pression anthropique.... Des activités de recherche autour de l’organisation et de la structuration de ces informations ont également été menées.

Inventaire et collecte de la donnée

Une première phase a donc consisté en un inventaire et une collecte de la donnée. Il existe aujourd’hui une connaissance sur la ressource en eau et une masse de données associées très importantes pour ce territoire d’étude. Malgré le caractère parfois assez hétérogène de cette connaissance, selon les secteurs, cet état des lieux général permet d’être raisonnablement optimiste quant à la faisabilité de développer un modèle hydrodynamique spatialisé qui, couplé à un outil de gestion, répondra aux objectifs stratégiques du SDDEA.

Cette phase de collecte a également permis d’identifier plusieurs verrous ou contraintes qui devront être levés afin d’optimiser au maximum les chances d’aboutir au modèle hydrogéologique le plus réaliste (et donc pertinent) possible.

Ce travail, long et minutieux, a aussi mis en évidence la nécessité, à l’échelle d’un territoire, de fédérer en amont tous les acteurs de l’eau autour d’un projet commun. La constitution de ce réseau se révèle indispensable pour lever les verrous liés à la collecte de la donnée et en garantir la qualité et l’exploitabilité. 

Cette démarche a par ailleurs montré l’intérêt, pour les acteurs locaux, d’alimenter les bases de données nationales, en majorité accessibles via l’API Hub’Eau. Ces dernières sont en effet facilement exploitables et valorisables, y compris pour répondre à des objectifs locaux, et comportent, par ailleurs, déjà de nombreuses données pertinentes.

Analyse des données locales et nationales

La seconde phase visant à analyser les données locales et nationales collectées dans le cadre de cet état des connaissances a permis d’aboutir à plusieurs constats dont les principaux sont : 

  • la mauvaise transposition numérique de connaissances locales,  
  • un fort degré d’incertitude sur les données de prélèvements, 
  • un niveau de connaissance et d’exploitabilité généralement satisfaisant pour ce qui touche à la géologie, à la caractérisation des aquifères et aux données de quantité et de qualité de la ressource en eau.

Des recommandations spécifiques ont été émises afin de parfaire cette connaissance, au cas par cas, et selon chaque grand contexte géologique.

Mise en place d'un démonstrateur

Enfin, des réflexions ont été menées en parallèle, tout au long du projet, autour de la mise en place d’un démonstrateur qui facilitera le passage de la simple visualisation de l’ensemble des données collectées à la véritable compréhension des territoires, au travers de fonctionnalités spécifiques des besoins métiers.

Ce démonstrateur a été construit sur la base d’un modèle métier agrégateur des données eau d’un territoire (dans une démarche d’informatique décisionnelle), évolutif dans sa structure attributaire pour intégrer la production d’indicateurs de rendu de la connaissance au fil des travaux à venir (volet propre au futur outil de gestion), mais aussi d’une API pour verser, à terme, les données au modèle (volet innovant autour de l’alimentation d’un modèle par des flux de données dynamiques).

Nous avions besoin d’une connaissance plus fine de l’évolution du niveau des nappes à l’échelle de notre département dans le contexte de changement climatique. Nous nous sommes naturellement tournés vers le BRGM et ses experts afin d’obtenir, d’ici 2026, un modèle hydrologique qui servira d’outil d’aide à la décision. Cette modélisation nous permettra de densifier notre réseau de manière cohérente et ainsi répondre aux problématiques de quantité et de qualité de l’eau.

Stéphane Gillis, directeur général du SDDEA

L’utilisation

Le socle de connaissances construit dans le cadre de ce premier axe servira de base aux autres axes prévus par l’accord-cadre SDDEA-BRGM, en particulier ceux visant à améliorer les réseaux de suivis quantité et qualité, à développer le modèle hydrodynamique et l’outil de gestion associé et à créer un outil de diffusion et valorisation de la connaissance.