Bancariser les données relatives à l'exploitation du Dogger par les réseaux de chaleur en Île-de-France : tel est l'objectif de la base de données Dogger, développée depuis le début des années 2000 pour assurer un suivi à long terme de l'aquifère et de son exploitation et favoriser l'implantation de nouveaux forages dans les meilleures conditions.
29 août 2017
Carte des permis d’exploitation au Dogger

Carte des permis d’exploitation au Dogger. 

© BRGM 

Une quarantaine d'opérations géothermiques produisant eau chaude sanitaire et énergie thermique pour 210 000 équivalents-logements fonctionnent en région parisienne à partir du Dogger. 

L'aquifère est exploité depuis les années 70 pour alimenter des réseaux de chaleur. Situé entre 1 500 et 2 000 m de profondeur, avec une température d'eau de 55 à 85°, le Dogger est très productif. Mais au fil du temps, les performances de certains puits ont été affectées par des phénomènes de corrosion-dépôts, de baisse de productivité ou de refroidissement, du fait du développement de « bulles froides » autour des puits de réinjection. 

Afin de mieux gérer les installations existantes et de valoriser l'important potentiel encore inexploité de l'aquifère, l'ADEME et le BRGM ont mis en place un suivi scientifique et technique. Un enjeu crucial dans le contexte de relance des réseaux de chaleur voulue par le Grenelle de l’Environnement, avec un objectif de triplement de la production à l’horizon 2020.

 Mise en place d’une sonde de pression/température en fond de puits au Dogger

Mise en place d’une sonde de pression/température en fond de puits au Dogger. 

© BRGM 

La mémoire du Dogger 

La finalité de l'outil mis en place est de mieux appréhender l’aquifère et son évolution probable, d'assurer un suivi sur le long terme du réservoir et de son exploitation et de développer des solutions techniques pour pallier les problèmes d'exploitation.

Regroupant toutes les informations sur la ressource et les ouvrages qui l'exploitent, la bancarisation des données géothermiques (géologiques, hydrodynamiques, thermiques, géochimiques, caractéristiques des ouvrages, suivi d’exploitation) a été lancée par le BRGM et l'ADEME en 2001. Accessible par internet depuis 2013, la base recense et met à disposition toutes les données actualisées liées aux ouvrages (localisation, tubage, profondeur…), à l'aquifère lui-même (transmissivité, température, épaisseur, productivité…), à l'exploitation (données géochimiques, pressions, débits, températures, corrosion des ouvrages, traitements par inhibiteurs…) ainsi que des données historiques (date de réalisation, état de l'opération, interventions…). 

En 2016, le BRGM a très fortement enrichi la base, avec l'intégration de toutes les opérations réalisées entre 2013 et 2015 sur l'aquifère, soit une trentaine d’ouvrages. 

Cette base est une véritable mémoire de l’exploitation du Dogger depuis les années 1980, alimentée en continu avec les données de production des exploitants et toutes les informations résultant du suivi périodique assuré par les bureaux d'études spécialisés.

Directement utile aux opérateurs, c'est une indispensable source d'informations pour les bureaux d’études sous-sol chargés des investigations d’avant-projet dans le cadre de leurs demandes de permis de recherche et de demandes d’autorisation d’ouverture de travaux, préalables à de nouvelles opérations, mais également pour la réhabilitation d’opérations anciennes. 

Les géothermiciens, les administrations chargées de l’instruction des dossiers mais également les industriels, ont salué cette initiative, souhaitant son extension à l'ensemble des opérations existant en France et à tous les aquifères susceptibles d’être des cibles pour la géothermie. 

Extrait de la base de données du Dogger

Extrait de la base de données du Dogger. 

© BRGM