Le besoin
La commune de Pénestin en Bretagne est régulièrement sujette à des phénomènes de fissuration à la fois de ses habitations à la suite d’épisodes de sécheresse et de sa falaise littorale (la Mine d’Or) entraînant son recul. Le BRGM a réalisé, entre 2012 et 2020, une cartographie géologique de détail (à l'échelle 1/10 000e) qui a permis de comprendre les phénomènes en cause et d’apporter les éléments de connaissance nécessaires à leur prise en compte dans la gestion et l’aménagement du territoire.
En raison de la survenue de plusieurs épisodes de fissuration des habitations individuelles et d’une érosion récurrente de la falaise littorale, la commune de Pénestin, la plus impactée de Bretagne par le phénomène de recul de falaise littorale et la seconde pour l’aléa retrait-gonflement, a souhaité mieux comprendre l’ensemble des aléas naturels et prévoir leur évolution dans un contexte de changement climatique. Pour répondre à ce besoin, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Morbihan a sollicité le BRGM pour mettre en œuvre une étude comprenant plusieurs volets destinés d’une part, à identifier les causes de ces fissurations (littorale ou retrait-gonflement) et d’autre part, à réaliser une projection du trait de côte aux horizons 2030 et 2100.
Les résultats
Entre 2012 et 2020, le BRGM a ainsi réalisé dans un premier temps une cartographie géologique haute résolution à l’échelle du 1/10 000e s’appuyant sur la réalisation de huit ouvrages souterrains de suivi (dont six piézomètres et deux inclinomètres) et l’équipement d’une dizaine d’habitations en jauges Saugnac pour le suivi des fissurations. Cette première étude a permis de montrer clairement que les fissurations des habitations de la commune de Pénestin sont liées à une formation géologique argileuse, qui n’était pas identifiée par la carte géoloqique au 1/50 000e, et qui présente des teneurs en minéraux argileux gonflants (les smectites) de plus de 80 %.
Dans un deuxième temps, le BRGM a réalisé une analyse diachronique du recul de la falaise de la Mine d’Or, sur un maximum de périodes disponibles (11 au total de 1952 à 2018, avec un pas de temps moyen de 6,6 années, incluant 4 pas de temps décénaux, 4 pas de temps de 6 années et 2 pas de temps de deux à trois années). Cette analyse a permis de déterminer les vitesses de recul de la falaise de la Mine d’Or : vitesses instantanées de 1 à plus de 2 mètres, par à-coups, et vitesse semi-séculaire moyenne de 0,3 mètre par an, alors que les vitesses avancées historiquement étaient de 1 mètre par an. Une cartographie du trait de côte a ainsi pu être proposée à l’horizon 2030 et 2100, en prenant en compte les effets du changement climatique.
L’utilisation
Réalisés successivement pour une meilleure complémentarité ces deux volets de l’étude ont permis, non seulement de mieux préciser les secteurs de la commune situés en aléa retrait-gonflement fort et d’en faire un porter à connaissance à destination des acquéreurs, mais également d’analyser le recul de la falaise et d’en faire une projection à long terme. Tous les résultats de cette étude constituent, pour la commune de Pénestin, un socle de connaissance sur lequel baser sa politique de prévention et de gestion de ces risques naturels dans le cadre de l’aménagement de son territoire.
Les partenaires
- Direction Départemental des Territoires et de la Mer du Morbihan (56)
- Commune de Pénestin