Située au coeur de la Caraïbe, la Martinique est membre de l’organisation des États de la Caraïbe orientale (OECS), de la CARICOM et de l’association des États de la Caraïbe, instances dont les objectifs visent à renforcer les processus régionaux de coopération et de promotion du développement durable. Plus grande île volcanique de l’archipel des Petites Antilles et l’un des 34 “hotspots” de la biodiversité mondiale, la Martinique couvre 1 080 km2, soumis à de nombreux risques naturels, séismes et tsunamis, éruption volcaniques, cyclones tropicaux, érosion côtière et glissements de terrain.
La Martinique compte 34 communes pour environ 377 000 habitants. C’est la quatrième région française la plus densément peuplée (340 ha/km2).
Le BRGM Martinique est implanté à Fort-de-France depuis plus de cinquante ans. L’équipe d’une dizaine de personnes, constituée d’agents spécialisés, concentre son action principalement sur les ressources en eau souterraine (quantité et qualité), les risques naturels (mouvements de terrains, littoraux, sismiques, volcaniques), la géothermie, l’environnement (pollutions des sols) et la géologie. La direction régionale dispose également d’un espace d’archives ouvert au public et d’un ensemble d’équipements utiles à ses missions : sondes piézométriques, sondes multiparamètres, pompes, groupe électrogène, DGPS (matériel de topographie), dispositif de suivi photo et vidéo, sondeur bathymétrique, stations sismiques…
Partenaires
- Services de l’État : Préfecture, DEAL, DAAF, ARS.
- Organismes et établissements publics : Office de l’eau de la Martinique, ADEME, OFB, Université des Antilles, IFREMER, CIRAD, IRD, OVSM, ONF.
- Collectivités locales : CACEM, CAP NORD, Espace SUD, communes, CTM.
Informations pratiques
Pour aller plus loin
Quoi de neuf en Martinique ?
Forage d’exploration de la ressource en eau souterraine dans le bassin versant de la rivière Fond Lahaye (Commune de Schœlcher).
© BRGM - Benoît Vittecoq
Gestion des eaux souterraines : connaissance et suivi des ressources
En Martinique, la ressource en eau est abondante mais inégalement répartie (saison sèche/saison des pluies, nettement moins de pluviométrie dans le sud). De plus, 90% de l’eau prélevée pour l’alimentation en eau potable s’effectue à partir de prises d’eau en rivière, dans cinq bassins versants. Ainsi, même si l’eau ne manque pas, la situation est régulièrement critique en période de carême.
Le BRGM assure le suivi piézométrique des eaux souterraines et publie un Bulletin de situation hydrogéologique (BSH) pour prévenir les situations d’étiage. Il assure également un suivi de l’état chimique des masses d’eau souterraines. En parallèle, ses travaux sont orientés vers la compréhension du fonctionnement des aquifères volcaniques et la recherche d’eau souterraine via des campagnes d’acquisitions de données géologiques, hydrogéologiques et géophysiques et la réalisation de forages de reconnaissances.
Transition énergétique et espace souterrain : la géothermie, vecteur de la transition énergétique
L’objectif de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) de la Martinique est de parvenir à l’autonomie énergétique à l’horizon 2030 avec un objectif intermédiaire de 55% d’énergie renouvelable en 2023, dont 40 MW en géothermie. Caractériser le potentiel géothermique haute et basse enthalpie de la Martinique et des îles voisines, dans un objectif d’interconnexion des territoires, constitue un chantier majeur.
Le BRGM réalise des campagnes d’exploration du potentiel géothermique haute énergie (production d’électricité) et basse énergie (production de froid ou autres usages directs de la chaleur) en Martinique et dans la Caraïbe, en déployant les différentes spécialités permettant de reconnaitre et d’évaluer les systèmes géothermaux : géochimistes, géophysiciens, volcanologues, hydrogéologues…
Risques et aménagement du territoire
Connaître les aléas pour réduire l’exposition du territoire
Positionné le long de la zone de subduction entre les plaques atlantique et caraïbe, la Martinique est soumise aux aléas volcaniques, sismiques et tsunamis. Le relief montagneux est quant à lui à l’origine d’importants mouvements de terrain (plus de 600 événements répertoriés depuis les années 1980). Certains d’entre eux touchent fortement le territoire en impactant des éléments structurels (habitations, réseau routier, ouvrages d’art, réseaux d’eau ou d’électricité…).
Soumises aux houles provoquées par le passage de cyclones et des tempêtes tropicales ainsi qu’à l’élévation du niveau de la mer liée au changement climatique, les différentes façades littorales du territoire sont vulnérables aux submersions marines et à l’érosion côtière susceptibles d’affecter gravement les milieux naturels et les infrastructures.
Fortement impliqué aux côtés des services de l’État et des collectivités locales, le BRGM leur apporte avis, expertises, et retours d’expériences sur les risques naturels.
Il conduit également des études sur la connaissance des différents aléas, en lien avec le changement climatique et le contexte géodynamique. Sur les phénomènes de mouvement de terrain, risque sismique et tsunami, de liquéfaction ou de recul du trait de côte, le BRGM développe ainsi des méthodologies de caractérisation et de cartographie de l’aléa, utilisées pour l’aménagement du territoire, notamment pour la mise à jour des Plans de prévention des risques naturels par les services de l’État.
Enfin, afin d’accompagner une stratégie de gestion raisonnée du littoral martiniquais, le BRGM a mis en place, sur quelques plages à enjeux, un premier réseau de suivi de la mobilité du trait de côte et des échouages de sargasses visant à préciser la dynamique sédimentaire au cours d’une année.
Gestion des environnements pollués
Les pollutions historiques aux pesticides tels la chlordécone affectent significativement le milieu et le continuum sol-nappes-rivières-mer. La rémanence de ces produits dans l’environnement nécessite la connaissance des secteurs pollués et la compréhension des mécanismes de transfert.
Depuis une dizaine d’années, le BRGM, en partenariat avec la DAAF, collecte et intègre dans un Système d’Information Géographique (SIG) l’ensemble des analyses acquises pour permettre une représentation régionale des niveaux de contaminations des sols, et mène des projets de recherche pour la dépollution des sols in-situ et la compréhension des mécanismes de transfert (Observatoires OPALE et Chalvet).