En bref
Contribuer à la préservation des eaux souterraines face aux défis que posent les changements globaux
Près de 70% de l’eau potable proviennent des nappes souterraines. Or cette ressource est fortement impactée par l’augmentation des besoins et le changement climatique, qui contraint de plus en plus la recharge naturelle des aquifères. Des tensions sur la ressource et des conflits d’usages peuvent ainsi s’accentuer dans certaines régions.
Le BRGM suit en continu et étudie le fonctionnement des grandes masses d’eau du territoire national, à la fois en termes de disponibilité et de qualité, au travers du réseau piézométrique national. Il met ces données à la disposition des citoyens et est équipé d’importants moyens analytiques, expérimentaux et de modélisation prédictive du fonctionnement et de la qualité des nappes, pour les préserver mais aussi les restaurer autant que de besoin.
Enfin, il développe des outils de gouvernance avec des approches socio-économiques, pour une gestion plus durable des masses d’eau souterraine à l’échelle des bassins et des territoires.

Dans les régions calcaires, les écoulements d'eau se concentrent dans des réseaux karstiques pouvant former de véritables rivières souterraines. Ici, la rivière des Jonquilles s'est creusée un chemin au sein des calcaires jurassiques de la bordure nord-est du Bassin d'Aquitaine (Corrèze, 2018).
© BRGM - Silvain Yart
L'enjeu
Préserver la ressource en eau souterraine
Les ressources en eau souterraine constituent un élément essentiel pour l’alimentation en eau potable mais aussi pour satisfaire les besoins de l’agriculture. La contrainte sur la disponibilité de cette ressource s’accroît fortement du fait du changement climatique et de la croissance sociétale de la demande pour les différents usages.
Les ressources en eaux souterraines peuvent être localement ou régionalement surexploitées par rapport à leurs capacités. La demande devenant supérieure à la recharge des aquifères, la surexploitation peut ainsi engendrer des phénomènes tels que des intrusions salines dans les régions côtières, des phénomènes de subsidence (effondrement de terrains), des problèmes de qualité d’eau, des assèchements de cours d’eau avec des impacts sur les écosystèmes associés, dont certains peuvent être irréversibles.
En parallèle, les pressions exercées par les activités humaines sur la qualité des ressources s’accentuent : pollutions liées à l’agriculture (nitrates, pesticides), à l’industrie (polluants organiques, métaux lourds, nanoparticules) et aux rejets des eaux usées domestiques avec un degré de traitement variable (polluants émergents, bactéries et virus antibio-résistants, résidus médicamenteux, etc.).
Enfin, le changement climatique est particulièrement impactant sur les zones côtières comme le bassin méditerranéen, et plus généralement dans les pays en développement.

Référencement GPS d'un piézomètre (instrumentation pour le suivi et l'analyse de la qualité de l'eau) situé dans le bassin d'infiltration du système de recharge maîtrisé d'aquifère.
© BRGM
L'ambition
Optimiser la disponibilité des ressources en eau et préserver la qualité de l'eau
Co-pilote du programme national PEPR OneWater – Eau bien commun et maître d’ouvrage délégué de l’État pour la gestion du réseau piézométrique national, le BRGM est l’acteur français de référence dans le domaine de la gestion des eaux souterraines, tant sur le plan de la recherche que celui de l’appui aux politiques publiques.
Il aide à surveiller ou à recouvrer l’accessibilité et la disponibilité de l’eau souterraine, pour tous les usages et milieux, et travaille à anticiper l’adaptation des aquifères et des hydrosystèmes liés aux eaux souterraines, vis-à-vis du changement climatique et de ses multiples effets.
Son action s’inscrit pleinement dans les objectifs du Plan Eau lancé en 2023 et accompagne plusieurs mesures telles que :
- l’optimisation de la disponibilité des ressources en eau (par exemple avec la recharge maitrisée des aquifères),
- la préservation de la qualité de l’eau (plan de gestion sanitaire des captages, développement des solutions fondées sur la nature…),
- le développement de la recherche et l’innovation sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la gestion de l’eau, afin de franchir des paliers d’innovation (Programme et équipements de recherche prioritaire OneWater, Partenariat européen Water4All).
La valeur ajoutée du BRGM
- Des capacités d’études pluridisciplinaires, de modélisation, de développements technologiques et approches socio-économiques sur le grand cycle de l’eau et plus spécifiquement sur les ressources en eau souterraine.
- Une gestion du réseau piézométrique national et des bases de données nationales sur les eaux souterraines.
- Une intégration systématique de la dualité qualité-quantité dans les projets sur l’ensemble de la chaîne de valeur (de R&D à Expertises) de l’acquisition de données jusqu’à la modélisation numérique.
Pour quelles actions partenariales ?
Réduire l’impact des activités industrielles sur les eaux souterraines
- Identification de contaminants émergents.
- Suivi et modélisation des transferts.
- Quantification de la disponibilité des ressources en eau.
Pérenniser l’accès à l’eau souterraine durable et suffisante pour les activités utilisatrices de la ressource
- Développement de méthodes et d’outils de modélisation du comportement des ressources en eau sous contraintes naturelles et anthropiques (pompage/recharge).
Gérer le partage de la ressource en eau et l’efficience des prélèvements
- Accompagnement et analyse de stratégie de gestion et/ou d’exploitation des ressources en eau.
- Acceptabilité.
Anticiper les impacts du changement climatique sur les besoins en eau
- Déploiement de méthodes d’analyses critiques et développement d’outils quantitatifs sur les mesures d’adaptation aux effets du changement climatique, afin de mesurer la disponibilité des ressources en eau.