
Couverture du dossier de presse du 50ème anniversaire du BRGM à La Réunion.
© BRGM
Le BRGM au service de La Réunion de 1974 à nos jours
1970-1980 : carte géologique et annuaire hydrogéologique
Dans les années 70, les premiers travaux, menés via le Service géologique français de Madagascar, portent sur l’élaboration de la carte géologique complète de l’île au 1/50 000ème ainsi que des opérations de géologie appliquée. Quant à l'étude des eaux souterraines, elle s’affirme comme un axe fort avec la réalisation des premiers « annuaires » hydrogéologiques et des campagnes de forages pour l’alimentation en eau potable, notamment par la mise en exploitation de la nappe alluviale de la rivière des Galets.
1980-1990 : une démarche pionnière autour des cartes d’aléas
L’année 1980 est marquée par le cyclone Hyacinthe. L’événement qui provoque 12 jours de pluie intense et la mort de 25 personnes à La Réunion, engendre une prise de conscience qui débouche sur de nombreuses études concernant les risques naturels. C’est sur l’île que sont réalisées les premières cartes d’aléas, alors que la politique nationale de prévention n’en est qu’à ses débuts. Les premiers zonages sont établis prioritairement à Mafate, Salazie et Cilaos.
1990-2000 : l'expertise risque s’affirme
Au cours de cette décennie, le BRGM amplifie son activité sur la thématique des risques naturels. Un travail est également mis en place sur l’organisation des carrières de construction, c’est l’élaboration du premier schéma d’orientation des carrières en 1991. Des partenariats sont lancés avec la Direction Départementale de l’Équipement, l’Office National des Forêts et le Conseil Général.
2000-2010 : cyclones, érosion côtière et éruptions volcaniques
La thématique du risque, notamment en situation d’urgence, reste au cœur de l’activité du BRGM qui réalise une centaine d’expertises par an et contribue à l’élaboration des plans de prévention des risques (PPR). En 2002 avec le cyclone Dina puis en 2007, l’île est à nouveau frappée par un cyclone d’ampleur, Gamède, lequel dépasse la plupart des records mondiaux de précipitations mais aussi provoque de gros dégâts sur le littoral. De nombreux travaux seront ensuite entrepris sur le trait de côte : premiers modèles numériques sur la submersion marine suivis de l’érosion littorale, etc. En 2007-2008, le BRGM réalise une cartographie morphosédimentologique des fonds marins côtiers
de La Réunion.
2010-2020 : campagne de géophysique héliportée et études sur l’accès aux cirques de l’île
Pour améliorer la connaissance géologique, une campagne de géophysique par hélicoptère est menée en 2014 sur l’ensemble du territoire. L’analyse des données électro-magnétiques a permis de collecter des données essentielles sur le sous-sol de l’île, lesquelles sont encore utilisées aujourd’hui, et de réaliser une cartographie en 3 dimensions. De nombreux projets ont résulté de cette campagne : cartographie des ressources en matériaux, prospection de nouvelles ressources en eaux souterraines, atlas des intrusions salines, imagerie des zones sensibles sujettes aux glissements de terrain, etc.
2020-2024 : les risques naturels au cœur de deux projets de recherche
Le BRGM pilote deux projets de recherche importants sur les phénomènes gravitaires et d’érosion qui sont particulièrement prononcés à La Réunion. Le premier, RenovRisk Érosion, porte sur l’acquisition de connaissance des grandes structures internes des glissements, grâce à la géophysique. Le deuxième, RenovRisk Transfert, concerne les risques littoraux. Il s’agit d’analyser comment s’opèrent les transferts des aléas cycloniques entre les milieux naturels que sont l’atmosphère, l’hydrosphère, le milieu du littoral et l’océan ouvert.
Les prochaines années : répondre aux nouveaux enjeux
L’activité du BRGM continuera de s’inscrire dans les grands enjeux sociétaux actuels en partenariat avec les acteurs locaux de la recherche et du service public et en synergie avec les programmations-cadre territoriales. Dans les métiers historiques du BRGM sur la géologie et la connaissance du sous-sol, le défi sera d’acquérir des connaissances géologiques sur de plus grandes profondeurs pour améliorer la compréhension et la gestion des risques volcaniques, améliorer la compréhension des systèmes hydrothermaux des volcans de l’île. L’ambition est de permettre le développement de la géothermie haute énergie pour une production d’électricité locale moins émettrice de CO2, en lien avec les objectifs régionaux de souveraineté énergétique.