Des solutions fondées sur la nature pour s'adapter au changement climatique

« Fonctionner avec la nature plutôt qu’aller contre » : c’est la philosophie portée par la grande famille des solutions fondées sur la nature (SFN).

Ces solutions s’imposent comme une réponse efficace aux défis posés par le changement climatique, en particulier pour la gestion des eaux souterraines, la prévention des risques côtiers, ainsi que la lutte contre le ruissellement et l’érosion des sols. Ces approches, intégrées aux stratégies nationales et internationales, s’appuient sur les services écosystémiques pour offrir des bénéfices à la fois environnementaux et sociétaux.

Leur utilisation pose des questions spécifiques au cœur de plusieurs projets pluridisciplinaires menés par le BRGM.

Réduire le ruissellement et l’érosion des sols

Depuis les années 1960, des changements d’usage des sols ont favorisé l’augmentation du ruissellement et de l’érosion, notamment avec l’intensification agricole et l’urbanisation croissante. La suppression des haies, le drainage des zones humides et l’imperméabilisation des sols ont accentué ces phénomènes, aggravés par la multiplication des épisodes pluvieux extrêmes liée au changement climatique.

Face à ces risques, les politiques publiques encouragent depuis les années 2000 le déploiement des SFN sous forme de haies, fascines, bandes enherbées ou mares tampons, en complément des infrastructures traditionnelles (digues, bassins). L’agro-écologie est aussi un levier essentiel, avec des pratiques telles que la réduction du travail du sol ou la diversification des cultures, visant à réduire durablement le ruissellement et l’érosion.

Mieux gérer les eaux souterraines

Le réchauffement climatique, combiné à l’urbanisation, entraîne une diminution de la recharge des aquifères et une menace accrue d’intrusion saline dans les nappes côtières. Certaines SFN, adaptées aux caractéristiques locales (climat, végétation, géologie), contribuent à maintenir la qualité et la disponibilité des ressources en eau. Elles favorisent l’infiltration des eaux pluviales, réduisent le risque d’inondations et soutiennent les cours d’eau en période de sécheresse.

Adapter l'aménagement du littoral

Face à l’érosion côtière et aux submersions marines, les stratégies basées sur des infrastructures lourdes (digues, enrochements) montrent leurs limites. Les écosystèmes côtiers comme les marais, mangroves, récifs et herbiers marins, ainsi que les dunes, jouent un rôle essentiel dans l’atténuation des impacts des tempêtes et le stockage du carbone. Des initiatives émergent pour restaurer ces milieux et intégrer les SFN aux politiques d’aménagement du littoral, en particulier dans les territoires les plus vulnérables, comme la Caraïbe.

Un changement de paradigme pour une résilience accrue

L’adoption des SFN nécessite une approche pluridisciplinaire combinant géosciences, écologie et sciences sociales pour assurer leur efficacité et leur acceptabilité locale. Des démonstrateurs sont essentiels pour valider leur efficacité et adapter ces solutions aux enjeux spécifiques des territoires.

En favorisant une gestion durable des ressources naturelles, les SFN offrent des perspectives concrètes pour renforcer la résilience des territoires face au changement climatique, tout en soutenant la biodiversité et le bien-être humain.