La pollution aux PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées, dont certaines sont considérées comme cancérogènes) présente aujourd’hui de réels enjeux sanitaires et environnementaux. Début avril, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à mieux protéger la population contre ces substances. Le Sénat doit encore examiner ce texte le 30 mai.
Utilisés dans de nombreux procédés industriels et produits manufacturés pour répondre à des besoins très divers, ces molécules sont présentes partout dans l’environnement : les sols, les sédiments, l’air et les eaux, aussi bien les eaux de surface que les eaux souterraines et même la pluie. La faune terrestre et aquatique, la flore et la population humaine sont également concernées.
Une fois dispersées dans l’environnement, ces molécules voient leur comportement varier en fonction de leur composition chimique. Les molécules les moins mobiles vont s’accumuler dans le sol et les sédiments, qui vont constituer des stocks secondaires de PFAS qui seront progressivement relargués dans l’environnement à plus ou moins long terme. Les molécules les plus mobiles vont s’infiltrer rapidement vers les eaux souterraines ou ruisseler vers les eaux de surface. Elles peuvent migrer sur de longues distances et contaminer tous les écosystèmes, même les plus lointains.
Le défi de la surveillance des PFAS
Pour apporter des solutions au problème des PFAS, la première étape est de surveiller leur présence dans l'environnement. Or, il ne s’agit pas seulement de surveiller une poignée de composés connus, mais potentiellement jusqu’à plusieurs millions de molécules différentes - produites par l'industrie mais également issues de la dégradation de ces composés dans l’environnement, qui peut conduire à la formation de nouveaux PFAS.
La mise en place de réglementations sur les PFAS implique que les organismes en charge de leur surveillance et les industriels soient en mesure de lister les composés et de réaliser les analyses. Bien que les méthodes analytiques pour les PFAS soient en constant développement, nous sommes, à l’heure actuelle, bien loin de pouvoir tous les analyser. À ce jour, on évalue à seulement une centaine le nombre de molécules pouvant être analysées, et pas dans tous les laboratoires.
Des recherches – comme le projet PROMISCES coordonné par le BRGM – sont menées avec l’apport d’approches numériques qui ont pour objectif de prédire les propriétés physico-chimiques et toxicologiques des PFAS.