Si les millions et milliards d’années vous laissent de marbre, si des noms comme Ordovicien (485 à 444 millions d’années avant notre ère), Trias (-252 à -201 millions d’années) ou encore Paléoprotérozoïque (-2,5 à -1,6 milliard d’années) ne vous parlent pas, c’est tout à fait normal.
Il est très difficile pour un humain de se représenter de telles durées de temps. Même pour les géologues, qui jonglent pourtant tous les jours avec ces notions, il est souvent difficile de se faire une idée de la chronologie des événements qui ont jalonné l’histoire de notre planète.
Pourtant, parcourir le passé de la Terre permet de raconter de belles histoires. C’est aussi l’occasion de prendre conscience de la diversité passée des environnements de la planète dans laquelle le vivant a joué un rôle primordial. D’ailleurs, les subdivisions géologiques du temps sont basées sur les différentes formes de vie fossiles que l’on retrouve dans les couches géologiques correspondantes.
L’histoire mouvementée de la vie sur Terre
Le cours des événements qui se sont produits depuis 4,5 milliards d’années n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Au départ, quasi-absence d’oxygène (les niveaux actuels ont été notamment rendus possibles par l’émergence des cyanobactéries), éruptions volcaniques massives, formation de gigantesques montagnes, extinctions en masse, chutes d’astéroïdes impressionnants, changements climatiques et variations du niveau marin sans commune mesure avec ce que nous observons.
Tout cela a affecté les formes de vie qui ont pu subsister sur Terre. Le vivant a vu l’apparition de nombreuses espèces mais aussi des crises biologiques importantes. Il y en a eu cinq majeures rien que pour les temps fossilifères – c’est-à-dire les derniers 540 millions d’années – qui ne représentent pourtant que 12 % de l’Histoire de notre planète depuis sa naissance.
Ce sont justement les différentes formes de vie qui permettent de caractériser les différentes périodes géologiques. En effet, pour déterminer la succession et la durée de ces événements, les géologues se sont attelés à étudier les traces de vie fossilisées dans les sédiments. Par la suite, d’autres techniques, notamment basées sur les isotopes, ont permis de quantifier et d’affiner l’échelle des temps géologiques.
Connaître l’échelle des temps pour envisager sereinement l’avenir
Parcourir l’histoire de la Terre incite à considérer avec humilité notre passage sur Terre. Le XXe siècle a permis des avancées spectaculaires dans les connaissances en sciences de la Terre, avec la conceptualisation de la tectonique des plaques, les datations grâce à des isotopes, ainsi que la découverte de formes de vies au fond des océans et dans le manteau terrestre.
Le XXIe siècle est celui où les enjeux sociétaux en lien direct avec les sciences de la Terre sont très présents. Qu’il s’agisse de ressources minérales ou en eau souterraine, de risques naturels, d’aménagements, d’adaptation face au changement climatique, à chaque fois les spécialistes en sciences de la Terre sont indispensables.
Arriverons-nous à trouver les ressources nécessaires dans un cadre de développement acceptable ? Arriverons-nous à prévoir les adaptations nécessaires face au changement climatique ? Serons-nous capables de prévoir et d’atténuer les effets des catastrophes naturelles ? Pour répondre à ces questions, il est essentiel de bien connaître les temps géologiques, outil précieux sans cesse amélioré à la base de toute étude.