La période de recharge des nappes phréatiques, initiée en septembre, marque une pause du fait des pluies déficitaires de début octobre. La situation reste satisfaisante avec 45% des points d’observation au-dessus des normales mensuelles.
21 octobre 2025
Carte de France hexagonale de la situation des nappes d'eau souterraine au 15 octobre 2025.

Carte de France hexagonale de la situation des nappes d'eau souterraine au 15 octobre 2025.

Carte établie le 17 octobre 2025 par le BRGM, à partir de données de la banque ADES acquises jusqu’au 15 octobre 2025.

Source des données : ADES (ades.eaufrance.fr) / Hydroportail (hydro.eaufrance.fr) / Fond de carte © IGN. Producteurs de données et contribution : APRONA, BRGM, Conseil Départemental de la Vendée, Conseil Départemental des Landes, Conseil Départemental du Lot, EPTB Vistre Vistrenque, Parc Naturel Régional des Grandes Causses, Syndicat Mixte d’Etudes et de Travaux de l’Astien (SMETA), Syndicat Mixte pour la protection et la gestion des nappes souterraines de la plaine du Roussillon (SMNPR).

Cette carte présente les indicateurs globaux traduisant les fluctuations moyennes des nappes. Ils sont établis à partir des indicateurs ponctuels relevés au niveau des points de surveillance du niveau des nappes (piézomètres).

L'indicateur "Niveau des nappes" compare le mois en cours par rapport aux mêmes mois de l’ensemble de la chronique, soit au minimum 15 ans de données, et jusqu'à plus de 100 ans. Il est réparti en 7 classes, du niveau le plus bas (en rouge) au niveau le plus haut (en bleu foncé).

Les zones grises correspondent à des secteurs sans nappes libres, c'est-à-dire avec une couche imperméable ou semi-perméable au-dessus de la nappe, et/ou des secteurs comportant une très faible densité de points de suivi. Ce dernier cas concerne notamment les zones montagneuses dont les nappes sont petites et hétérogènes.

L'indicateur "Évolution des niveaux" traduit la variation du niveau d'eau du mois échu par rapport aux deux mois précédents (stable, à la hausse ou à la baisse).

Ces indicateurs globaux rendent compte de situations et de tendances générales et ne tiennent pas compte d'éventuelles disparités locales.

© BRGM

Tendances observées sur les piézomètres au 15 octobre 2025.

Tendances observées sur les piézomètres au 15 octobre 2025.

© BRGM

Tendances d’évolution

La période de recharge semblait s’initier entre fin août et septembre. Les conditions étaient réunies pour que la période de recharge se généralise à l’ensemble des nappes courant octobre. Cependant, le début du mois d’octobre a été exceptionnellement sec et les tendances sont majoritairement en baisse : 52% au 15 octobre (54% au 1er octobre).

Concernant les nappes réactives, les tendances sont hétérogènes, selon le volume des pluies efficaces de septembre et leur vitesse d’infiltration en profondeur. Ainsi, certaines nappes restent en hausse même si la vitesse de recharge ralentit en octobre. D’autres nappes, très réactives ou ayant subi une moindre recharge, accusent déjà les déficits d’octobre et sont stables ou en baisse.

La vidange est toujours en cours pour les nappes inertielles du Bassin de l’Artois et du Bassin parisien, du fait de leur réaction lente aux pluies efficaces. La période de recharge s’est initiée pour les nappes inertielles du couloir Rhône-Saône, les cumuls pluviométriques ayant été plus conséquents. Les niveaux y sont en hausse.

Situation observée sur les piézomètres au 15 octobre 2025.

Situation observée sur les piézomètres au 15 octobre 2025.

© BRGM

Situation des nappes

La situation évolue peu entre le bulletin au 15 octobre et celui au 1er octobre : 33% des points d’observation sont sous les normales mensuelles, 22% sont comparables et 45% sont au-dessus (respectivement 31%, 23% et 46% en septembre). Les déficits pluviométriques n’impactent pas encore significativement les niveaux des nappes.

L’état des nappes est généralement satisfaisant, de proche des normales à modérément haut. Quelques nappes réactives affichent des niveaux modérément bas, les pluies ayant été insuffisantes pour engendrer des épisodes de recharge en septembre : Boulonnais et Avesnois, Massif armoricain, Berry, Adour et Gave de Pau. Les niveaux des nappes du Roussillon, du massif des Corbières, de l’Aude et du sud de la Corse demeurent très dégradés, avec des niveaux bas à très bas.

Prévisions

Les prévisions pour les nappes réactives demeurent incertaines : les tendances et l’évolution des situations dépendront essentiellement des cumuls pluviométriques locaux et de la réactivité de la nappe. La vidange pourrait reprendre si les déficits pluviométriques perdurent. A l’inverse, des épisodes de recharge pourront s’observer si les pluies efficaces sont suffisantes.

Concernant les nappes inertielles, la recharge devrait se poursuivre pour le couloir Rhône-Saône. Elle devrait s’initier probablement en novembre, avec la mise en dormance de la végétation et la survenue de pluies importantes, pour le Bassin de l’Artois et le Bassin parisien. Les situations des nappes inertielles ne devraient évoluer que lentement.

Une surveillance accrue devra se poursuivre sur les nappes qui affichent actuellement des niveaux sous les normales mensuelles.

Situation des nappes d’eau souterraine : une carte revisitée et plus fréquente

Très attendu chaque mois par le public, le bulletin de situation des nappes phréatiques évolue. Désormais diffusée deux fois par mois, la carte se dote d'une nouvelle palette de couleurs, pour une meilleure lisibilité.

À partir du 1er juillet 2025, la carte comparative entre le mois en cours et le même mois de l'année précédente est également rééditée dans la nouvelle gamme de couleurs.