
Logo Science en direct.
© L’Esprit sorcier
The Fête de la Science, France's festival of science organised each year on the initiative of the Ministry for Higher Education, Research and Innovation, is a nationwide event for sharing scientific work with the public. It is an opportunity for everyone to find out about scientists' work, technological developments and careers in research, and to talk to people who are involved in science on a daily basis.
BRGM, France's geological survey, will be taking part in the 29th edition of the festival from 2 to 12 October 2020.
Because of the COVID-19 pandemic, the Fête de la Science has been transformed, with its central component for the very first time being a virtual programme specially designed for the general public.
Science en Direct, don't miss the daily webcast!
For its 29th edition, the Fête de la Science is inviting itself into your home, with a daily live show called Science en Direct ("Live Science"), which will feature researchers from leading French research institutions and organisations who will be talking about their work.
For the very first time, this interactive 90-minute webcast for all the family will introduce you to the most exciting research carried out by French teams around the world as they strive to understand, innovate and protect our planet.
Hosted by Fred Courant and the journalists from L'Esprit Sorcier, this programme offers a real Tour de France of research – both in metropolitan France and the overseas territories – with many live link-ups from laboratories and exotic field locations. Oceans, forests, the animal world, health, space... each show will explore a new domain from which scientists draw inspiration and seek to serve "Planet Nature".
Its interactive format will allow the audience to participate live with our guests and ask them questions. The show will also showcase the many events being organised in every region for the festival of science. These ten webcasts, designed to make science accessible to as many people as possible, stimulate their curiosity and provide inspiration for future careers, promise to be full of surprises and excitement.
Every day from 5:30 to 7pm, from 2 to 11 October
Science en Direct will be on every day from 5:30 pm to 7 pm, from 2 to 11 October. The programme will be streamed live on the event website www.fetedelascience.fr and the www.lespritsorcier.org platform, as well as on the sites of partner institutions and research organisations: ANR, BRGM, CEA, CNES, CNRS, IFPEN, Ifremer, IGN, INED, INRAE, INRIA, Inserm, IRD and IRSN, with the support of CASDEN, EDF and the city of Paris.
BRGM's involvement
- Wednesday, 7 October 2020 - La Métamorphose de la Ville ("Metamorphosis of the City") webcast: True/False, live link-up with Nicolas Charles - QUIZ: The Paris geological metronome
- Saturday, 10 October 2020 - L'Avenir Fertile des Sols ("The fertile future of soils") webcast:
- Live link-up with Didier Bonijoly - How can we combat climate change by capturing CO2?
- True/False, live link-up with Géraldine Picot - QUIZ: How can we preserve our water resources?
- Sunday, 11 October 2020 - L'Océan sous Haute Pression ("The ocean under high pressure") webcast:
- Guest of the day: Gonéri Le Cozannet - The effects of sea-level rise on coastal erosion and flooding
- Live link-up with Isabelle Thinon (BRGM) and Emmanuel Rinnert (Ifremer) - Underwater volcano and earthquakes
Gonéri Le Cozannet, BRGM ambassador
Gonéri Le Cozannet, an engineer by training with a PhD in geography, has been working at BRGM since 2006, in the "Coastal risks and climate change" unit of the Risks and Prevention Division. His research focuses on the effects of sea-level rise on coastal erosion and flooding. He is currently coordinating the INSeaPTION research project to develop climate services for adapting to rising sea levels. He is the author or co-author of some 30 public reports and around 50 publications in peer-reviewed journals, and is currently contributing to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) on impacts, adaptation and vulnerability to climate change in Europe and the Mediterranean, due to be published in 2021.
Rising sea levels and coastal flooding
Transcription
Bienvenue pour cette première rencontre qui va nous plonger dans un océan qui ne cesse de s'élever aux 4 coins du monde, en submergeant petit à petit des îles, des côtes et même notre littoral. À cela s'ajoutent malheureusement, comme on a pu le constater, des tempêtes, des cyclones de plus en plus violents... Tout cela en raison, bien sûr, du changement climatique anthropique. Ça veut dire causé par les activités humaines. J'ai le plaisir de vous présenter Gonéri Le Cozannet. Bonjour.
Bonjour.
Vous êtes du BRGM, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières. Vous êtes chercheur à la Direction des risques et de la prévention. C'est bien ça ?
Exactement.
On va rentrer dans le sujet. On est d'accord ? Pas de doute, les océans montent ?
Il n'y a aucun doute. Les océans montent. Ils sont montés de 15 à 20 cm depuis le milieu du XIXe siècle.
Vous nous avez amené un petit schéma qu'on va regarder. Il s'affiche là.
Exactement. Ce schéma montre des observations entre 1870 et 2000. Les 15 à 20 cm dont on a parlé. Et puis des projections dans 2 scénarios. Dans le 1er, on limite fortement les émissions de gaz à effet de serre. Dans le second, on ne fait rien. On continue à émettre des gaz à effet de serre. C'est le rouge, celui-là.
Et donc là, ça devient absolument catastrophique. En tout cas, ça monte. On parle toujours de l'échéance de 2100. Mais ça va pas s'arrêter d'un coup en 2100 si on fait rien.
Oui. On sait que ça monte et on sait pourquoi. À cause de l'expansion thermique des océans, la fonte des glaciers.
Doucement. La fonte des glaciers, on comprend parfaitement bien. Mais vous avez dit un gros mot avant.
Désolé. C'était l'expansion thermique des océans.
En quoi ça consiste ?
L'océan se réchauffe, donc il se dilate. Ça explique la moitié du signal qu'on a vu au XXe siècle.
Les océans montent parce que les températures sont plus élevées. L'eau de surface, notamment, est plus chaude.
Oui.
Et donc, elle gonfle. Comme quand on fait chauffer de l'eau.
Le changement climatique est un déséquilibre énergétique du système Terre. 93 % de la chaleur additionnelle liée au changement climatique va dans les océans, lesquels absorbent de la chaleur et se dilatent.
D'accord, mais alors, si on regarde très loin dans le passé... Vous nous avez ramené un schéma aussi là-dessus. Finalement, on constate que ça a monté, puisque il y a très longtemps, les océans étaient très bas. Et puis, ça a stagné. Et là, ça repart.
Exactement. Il y a 21 000 ans, on était dans une période glaciaire. Il y avait quatre calottes de glace. Une sur la Scandinavie, une autre sur le Canada, et les deux calottes qu'on connaît, Groënland et Antarctique. Ces calottes ont fondu, et il y a 6 000 ans, le niveau de la mer a atteint son niveau actuel. Ces calottes représentaient 120 m d'élévation du niveau de la mer. Il était 120 m plus bas. Vous pouviez aller en Angleterre à pied, 200 km au large de Nantes sans rencontrer la mer... Actuellement, on est dans une période assez chaude, interglaciaire. Depuis 1870, le niveau de la mer, assez stable depuis 6 000 ans, recommence à monter à cause de ce réchauffement climatique lié aux effets de serre.
Qui est clairement dû aux émissions de gaz à effet de serre.
Aucun doute, il y a un consensus scientifique sur l'élévation du niveau de la mer. C'est un des moyens les plus intégrateurs pour observer le changement climatique. Le déséquilibre énergétique de la Terre est difficile à observer, mais l'élévation du niveau de la mer est une variable que l'on peut observer et qui est un très bon proxy de ce déséquilibre.
Quelque chose qui nous permet de...
On peut l'observer facilement et reconstituer ce déséquilibre.
Absolument. C'est donc un fait. Si on résume, on a la dilatation de l'eau, les glaciers qui fondent, ou certaines calottes polaires, on rentre pas dans le détail, et malheureusement, à cela s'ajoutent - on l'a vu ces dernières années - des tempêtes, des dépressions... D'énormes tempêtes qui font que les eaux arrivent de plus en plus sur notre littoral.
Deux raisons font penser qu'il y a plus de tempêtes. D'abord, on les voit plus facilement, car il y a plus d'enjeux localisés sur les littoraux. On se rend plus compte qu'il y en a parce que, tout simplement, on a des dommages. La deuxième... c'est l'élévation du niveau de la mer qui a causé une augmentation de ces niveaux extrêmes. À un régime de tempêtes qui n'a peut-être pas beaucoup changé depuis 100 ans, se superpose une élévation du niveau de la mer. Il faut bien voir qu'on caractérise les tempêtes par leur période de retour. Une tempête centennale a une chance d'intervenir tous les 100 ans, une tempête décennale tous les 10 ans. Il n'y a que 40 cm d'écart entre les deux en général.
Au BRGM, vous modélisez ces tempêtes pour voir jusqu'où elles vont sur le littoral. Il y a une animation très intéressante à faire. On se souvient tous de 2010, l'événement de Xynthia, qui a été une véritable catastrophe. Mais là, on a modélisé la tempête Johanna. C'était en mars 2008. Elle a submergé la presqu'île de Gâvres dans le Morbihan.
Oui, c'est ça. Ce que vous voyez, c'est la marée qui monte. La marée monte. On a une tempête qui cause une baisse des pressions atmosphériques. Le niveau d'eau s'élève. Le vent pousse les masses d'eau à la côte.
Tout ça va très vite ?
Oui. On a modélisé chaque vague. C'est un processus de submersion complexe.
La submersion apparaît.
C'est pas un niveau d'eau qui dépasse le niveau des défenses, c'est chaque vague qui passe au-dessus. Pour faire cette modélisation, on doit modéliser chaque vague. Vous voyez, c'est allé un peu vite, la presqu'île est inondée. C'est validé par exemple par... Cette tempête s'est vraiment produite, il y a des traces sur les murs. Elle n'a pas fait de victimes mais beaucoup de dommages. Les traces sur les murs valident ce type de modélisation. Il permet de faire des plans de prévention des risques littoraux pour gérer le territoire afin de limiter ces risques.
Ça, c'est le but de votre travail dans votre service du BRGM, aider à établir des plans de prévention. On vient de voir très clairement comment notre littoral peut, d'un seul coup, être gagné par l'océan et être complètement submergé. Quelles sont les zones les plus vulnérables sur le littoral de la France métropolitaine ?
En France métropolitaine, ce sont les zones basses qui sont submersibles, et les zones érodibles. Par exemple, en Aquitaine, on a des plages sableuses qui s'érodent, 1 m par an. Si on a des enjeux situés juste en arrière, des immeubles, petit à petit, on se retrouve dans une situation où soit on déplace l'immeuble, soit on le protège. Par exemple, des épis, des enrochements. D'autre part, les zones basses en France, c'est le Languedoc-Roussillon, le Poitou-Charentes. Un peu partout en réalité.
Plus qu'on imagine.
Tout le long du littoral, pas forcément des grandes régions, mais bien identifiées, ce sont les "territoires à risque d'inondation". On en trouve en Bretagne, un peu partout.
On parle toujours de la Camargue mais il y a l'Aquitaine, des zones en Bretagne, en Charente...
Presqu'île de Giens...
Donc le réchauffement climatique et la montée des océans, ça nous concerne. Je voudrais qu'on parle de nos territoires d'outre-mer. La Guadeloupe notamment, une zone très fragilisée.
Le problème en Guadeloupe, c'est qu'on a une zone basse qui s'appelle Jarry, dans laquelle travaillent 40 000 personnes par jour.
Près de Pointe-à-Pitre ?
Oui. C'est une zone critique pour l'économie de la Guadeloupe. Cette zone est à 40 cm au-dessus du niveau de la mer. Vous voyez ce que ça peut faire, 40 cm d'élévation. On anticipe que ce sera dans la deuxième moitié du XXIe siècle, ces 40 cm.
Donc, il y aura un problème.
Un vrai problème. Des problèmes aussi en Polynésie française sur les îles du Tuamotu... Enfin bon. On a la réalité en face des yeux, avec vos études.
On est juste au moment où le niveau de la mer commence à accélérer. Le problème, c'est : jusqu'où ? Aujourd'hui, on a 3 mm par an. 1 cm par an, c'est possible au cours du XXIe siècle. Ça dépend de nos émissions de gaz à effet de serre.
Merci beaucoup, Gonéri.
Dans le cadre de la 26ème édition de la Fête de la Science, le BRGM participait à Science en direct, un grand week-end festif et pédagogique organisé par l'Esprit Sorcier en partenariat avec 16 grands organismes de recherche français.