Le BRGM et le CNRS-INSU publient une note sur le séisme du 11 novembre 2019 en Ardèche. Plusieurs missions sur le terrain sont en cours pour mieux comprendre ce séisme d’une magnitude exceptionnelle.
14 novembre 2019
 Carte des épicentres de séismes historiques

Carte des épicentres de séismes historiques (extrait de la base Sisfrance) et localisation de la zone épicentrale du séisme du 11/11/2019 sur fond géologique au 1/1 000 000 (Chantraine et al., 2006). 

© BRGM 

Le 11 novembre 2019, à 11h52, les départements de l’Ardèche et de la Drôme ont été secoués par un violent séisme. Estimée autour de 5, la magnitude de ce séisme apparaît exceptionnelle au regard notamment de la faible sismicité historique dans cette zone. 

Le BRGM et l’Institut national des sciences de l’Univers (INSU) du CNRS publient une synthèse des premières connaissances sur ce séisme, établie sur la base des observations réalisées par les experts sismologues et sismotectoniciens français (INSU CNRS, IRSN, CEA, BRGM, Universités, CEREMA). Le séisme a pu être particulièrement bien enregistré et étudié rapidement en raison de l’existence de l’infrastructure de recherche RESIF (Réseau Sismologique et Géodésique Français), avec la présence de stations sismologiques récentes dans la région et un accès aux données en temps réel.  

Plusieurs missions en cours sur le terrain 

Plusieurs équipes appartenant à différents organismes se sont rendus sur le terrain pour étudier ce séisme et installer des sismomètres additionnels dans la zone affectée par le séisme, afin de mieux enregistrer les répliques, étudier les effets de site ainsi que la réponse de certains bâtiments. 

Une mission du dispositif d’urgence de l’AFPS (Association française de génie parasismique) est actuellement en cours pour apporter un diagnostic sur les bâtiments endommagés. En outre, une mission post-sismique du groupe d’intervention macrosismique, pilotée par le BSCF-RéNaSS, se déroulera du 18 au 22 novembre. Elle devrait permettre une meilleure évaluation de l’intensité du séisme à l’épicentre et dans les zones plus lointaines. 

Des travaux de recherche à venir 

Des travaux de recherche sont également en cours. Les résultats devraient permettre de mieux relier toutes ces observations et de proposer un cadre explicatif plus abouti. 

Ce séisme devrait par ailleurs lancer un nouveau débat sur les caractéristiques et l’occurrence des séismes intraplaques et sur les critères de caractérisation des failles actives, notamment en France. Il devrait également encourager la communauté scientifique à intensifier les efforts pour mieux comprendre la géométrie du système de failles du sud-est, son histoire et son fonctionnement récent. 

Cette réflexion, qui allie les approches sismique et géologique, s’inscrit parfaitement dans les objectifs du chantier Alpes et Bassins périphériques du Référentiel Géologique de la France, dans l’emprise duquel le séisme est situé. Cela constitue une opportunité pour des recherches ultérieures. 

En outre, concernant les dommages générés par le séisme, l’occurrence de ce tremblement de terre dans le contexte français devrait permettre par comparaison des résultats d’affiner les modèles d’évaluation des dommages mis en œuvre sur le territoire dans le cadre de préparation à la gestion de crise.