A la demande de la préfecture de Haute-Corse, le BRGM a étudié l’impact des incendies de janvier 2018 à Chiatra et Sant’Andrea di Cotone sur les risques naturels.  
27 juin 2018
 Photo de la zone incendiée de Chiatra.

Zones incendiées au niveau du village de Chiatra. 

© BRGM 

Le nord de la Corse a été touché en janvier 2018 par de violents incendies qui ont détruit environ 500 hectares de végétation dans la zone de Chiatra et 1300 hectares autour de Sant’Andrea di Cotone. Sur demande du Préfet de la Haute-Corse, la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM 2B) a sollicité le BRGM pour évaluer l’impact de ces incendies sur les risques naturels hydrogravitaires (érosion des sols et mouvements de terrain).  

Des aléas aggravés par la perte de végétation 

Sur ces secteurs déjà soumis à un aléa mouvements de terrain, les incendies, par la perte du couvert végétal qu’ils occasionnent, peuvent créer un sur-aléa, notamment en cas de fortes précipitations. Ils peuvent ainsi aggraver les phénomènes d’érosion des sols, de ravinements et coulées de boues, d’éboulements rocheux ou encore de glissements de terrain. 

Les zones incendiées présentent une faible démographie mais des enjeux humains (villages, hameaux, habitations en aval) et matériels (routes, ouvrages hydrauliques). 

Cartographie des feux.

Emprise géographique des feux (données SDIS 2B, fonds Google Earth). 

© BRGM 

Dégâts causés par le feu dans la zone brûlée

Barre rocheuse avec affleurements rocheux et zone brûlée (janvier 2018). 

© BRGM 

Une cartographie et des propositions pour la gestion des risques 

Au-delà de la réalisation de diagnostics géotechniques de sites, le BRGM a collaboré avec le SDIS 2B pour améliorer la caractérisation des feux de forêts en matière d’impact sur la végétation et les sols (REX feux). Le BRGM s’est appuyé sur des expertises des sites touchés, ainsi que des entretiens avec des représentants des mairies et des habitants, pour identifier les secteurs sensibles. Des « fiches de sites » ont été produites. Elles décrivent les zones concernées, les phénomènes observés ou redoutés, elles évaluent le risque, notamment en cas de pluie sévères, et fournissent des recommandations de gestion des risques. Des cartes de localisation des zones critiques ont également été réalisées. 

24 points sensibles ont été répertoriés dans la zone de Chiatra et 32 dans celle de Sant’Andrea di Cotone, dont deux de priorité forte dans un secteur où sont redoutés des mouvements de terrain (chutes de blocs rocheux) pouvant toucher la route départementale 71 et des habitations. 

Prendre en compte les incendies dans la prévention des risques de mouvements de terrain et d’inondations 

Ces études, comme celles menées en 2017 par le BRGM sur les incendies de l’été 2017 en Haute-Corse, illustrent l’importance de la prise en compte des incendies en matière de prévention contre les phénomènes de mouvements de terrain mais également d’inondations. Dans un contexte de changement climatique favorisant la survenue d’incendies suivis de précipitations intenses, il sera nécessaire de développer de nouveaux outils pour améliorer la gestion des risques de façon globale, dans un contexte multi-aléas fréquemment rencontré en contexte méditerranéen.